L’UTP qui rend compte depuis de nombreuses années de l’évolution de la flotte de véhicules des services urbains et de son renouvellement par l’intermédiaire de deux publications s’interroge.
D’une part, les données concernant l’évolution du parc souligne un ralentissement. Si le volume de ce parc autobus et autocars a progressé de 8 % depuis 2014, c’est essentiellement dû aux autobus. Le graphique ci dessous le démontre clairement.
Toutefois, l’année 2022 enregistre une stagnation voire une légère baisse de ce parc national malgré la tendance croissante de ces dernières années. En effet, les 1 887 autobus et les 1 545 autocars acquis neufs en 2022 ont très majoritairement remplacé des véhicules plus anciens (variation de -0,36% du nombre total d’autobus entre 2021 et 2022 et -0,52% pour les autocars dans cette même période).
Ces derniers représentent 70% de l’ensemble de la flotte. Que dire des bus ? En moyenne, 6 % du parc national des autobus est renouvelé chaque année par des véhicules neufs tandis que le parc total s’accroissait de 5 à 7% chaque année depuis 2017. Toutefois, en 2022 seul le renouvellement d’une partie de la flotte existante a justifié les achats et non une extension du parc. D’où le résultat global, décevant, inquiétant ?
En tout cas, en 2023, le marché dit de « second main », n’a jamais été aussi bien portant avec autant d’autobus achetés neufs que « d’occasion ». Un signe ? Un symptôme ?
La note de UTP - Union des Transports Publics et ferroviaires ne le dit pas. Elle évoque plusieurs raisons possibles, sans trancher. Citons, l’instabilité règlementaire française et européenne, ou les scénarios de la future stratégie nationale bas carbone (SNBC) et du plan pluriannuel de l’énergie (PPE) impactant le fléchage des énergies disponible à terme selon les modes de transport et des usages. Ou encore et ce serait autrement plus préoccupant, l’impact financier conséquent en l’absence d’aide et de subvention touchant particulièrement les autobus (achat de matériel, adaptation des dépôts et des outils industriels, formation du personnel de conduite et de maintenance). À moins qu’il faille tirer un peu sur la corde compte tenu des résultats des réseaux eux mêmes.
Au moins 100 milliards d'euros d'ici 2030 : c'est la hauteur du "mur" de dépenses qui attend les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) selon la mission d'information du Sénat sur le financement des transports du quotidien qui a présenté son rapport en juillet 2023. Les sénateurs sont partis du constat que les dépenses des AOM qui dépassent aujourd'hui les 35 milliards d'euros par an allaient augmenter "massivement" dans les prochaines années en raison des "défis multiples" auxquels elles vont être confrontées. Alors investir ?…