Après une dizaine de jours agités pour le projet d’autoroute A831, devant relier la Charente-Maritime à la Vendée, le Premier ministre, Manuel Valls, se range du côté des élus locaux afin de poursuivre les démarches.
Les 60 km d’autoroute qui pourraient un jour relier Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime), soit l’A831, ont suscité de vives réactions. Depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, s’est publiquement opposée au projet pour des raisons économiques et environnementales, quatre élus vendéens et charentais, considérant ce projet d’autoroute "vital pour les territoires" concernés, ont fait appel à l’arbitrage de Manuel Valls, Premier ministre, dans une lettre cosignée le 28 juillet.
"Le gouvernement n’a pas d’objection"
Trois jours plus tard, en réponse à Hugues Fourage, député de la Vendée et signataire du courrier de contestation, Manuel Valls a finalement déclaré que "le gouvernement n’a pas d’objection à ce que la procédure de consultation soit lancée afin de connaître le coût de cet ouvrage". Concédant qu’il s’agit d’un projet "à l’insertion environnementale délicate", il précise que "les collectivités locales en porteront la charge financière de façon exclusive".
Un projet "pas réaliste" ?
La ministre, citée par Sud Ouest et soutenue par l’association France Nature Environnement (FNE) qui juge le "projet obsolète", avait déclaré : "On ne peut pas accepter un tel projet dans le marais poitevin, au moment où il vient de récupérer son label Parc Naturel, au bout de dix années, et qu'il est classé Grand Site". Par ailleurs, elle considère le coût du projet excessif. Il est estimé à 900 millions d’euros. "Ce n’est pas réaliste", a-t-elle déclaré sur Europe 1, le 29 juillet. Son "plan B": contourner la ville de Marans. Et Yves Le Quellec, vice-président de la coordination pour la défense du marais poitevin et secrétaire de FNE Pays de la Loire, de surenchérir : "Cet abandon doit permettre de débloquer la question de la déviation courte de Marans, sur la RD137 dont les riverains doivent pouvoir bénéficier d'une quiétude et d'une sécurité troublées actuellement par le flot de camions et de véhicules".
Les élus, qualifiant les propos de la ministre de "déclaration improvisée" et "d’attitude brutale", ont salué la réponse de Manuel Valls. N’excluant pas l’alternative proposée par Ségolène Royal, ce dernier précise que la déviation de Marans sera également chiffrée. Pour l'heure, l'appel à candidatures publié en janvier 2012 sur le site du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie est toujours consultable.