Contrairement au dispositif francilien de voitures en libre service fonctionnant selon un système de délégation de service public (DSP), la Communauté Urbaine de Lyon vient de passer un accord, ce 3 juin pour dix ans, avec le groupe Bolloré, par le biais d’une convention d’occupation des sols, en vue de développer le système de voiture électrique "Bluely".
"Pour notre système de voiture électrique en libre service, nous souhaitions avoir un service de qualité et qui ne nous coûte rien, nous sommes tombés d’accord avec le groupe Bolloré", résume Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et président de la Communauté Urbaine du Grand Lyon. A Lyon, dès le 8 septembre prochain, le groupe d’origine bretonne effectuera des tests en vue d’une commercialisation prévue pour le 10 octobre. Dans un premier temps, il est annoncé la mise à la disposition de 130 véhicules "Bluecar" rebaptisés "Bluely", suivie dès l’année prochaine de 120 autres. Des véhicules Renault Twizzy de deux places, plus fun et plus jeunes, pourraient s’incorporer prochainement dans l’offre : "notre système est ouvert à tous les constructeurs qui souhaitent s’engager à nos côtés dans l’aventure de la voiture électrique et de l’autopartage", précise Vincent Bolloré, président-directeur général du groupe éponyme. En parallèle, une centaine de bornes de recharge sera installée à Lyon et Villeurbanne.
Bluely Vs Autolib’
Quelques différences distingueront ce service de l’expérience parisienne, en cours depuis un peu moins de deux ans. Grâce à un accord avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), l’énergie électrique fournie à Bolloré sera à 100 % d’origine hydraulique. Ensuite, le montant de l’abonnement annuel sera de 99 euros contre 144 euros dans sa version parisienne. "En région parisienne, la durée d’occupation est de quarante minutes, nous pensons qu’elle sera ici inférieure d’une dizaine de minutes", prévoit Gilles Alix, administrateur du groupe Bolloré. Enfin, la location (six euros la demi-heure) sera également facturée à demi-tarif, durant les périodes d’immobilisation du véhicule...
20 millions d'euros d’investissement
A ce jour, Bolloré envisage un équilibre d’exploitation sous sept ans : "mais si nous le réalisons en deux ans, nous ne nous en plaindrons pas", ironise Vincent Bolloré. Car le niveau de l’investissement consenti se situe, à Lyon, autour des 20 millions d’euros, sans compter le versement à la collectivité territoriale de 500 euros par an et par station, ainsi que d’une redevance de 1,5 % sur le chiffre d’affaires. Bolloré table, dès la première année sur la conclusion de 2 000 abonnements annuels, sachant que c’est autour des 7 000 que le point d’équilibre économique se situe. A titre de comparaison, le système francilien enregistre 80 000 abonnements, dont 30 000 sont annuels. En coulisses, l’arrivée de cette offre à Lyon coïncide avec l’installation d’une unité de vente de "Bluecar", des véhicules qui se vendent 12 000 euros l’unité, avec des batteries en location pour 80 euros par mois. A l’avenir, Bolloré compte signer un accord similaire à Bordeaux, avant de cesser son développement domestique et de s’orienter vers l’international : "l’Asie, et la Chine en particulier, figurent dans nos priorités", déclare Vincent Bolloré.