Pour répondre aux problématiques environnementales, l’Etat envisagerait d'imposer un pourcentage de véhicules propres dans l'ensemble des transports publics. Dans une réunion qui se tient aujourd’hui 18 mai, à l’hôtel de Roquelaure, un des thèmes de la table-ronde consacrée à ce sujet vise en effet les transports périurbains et interurbains.
La mesure qui visait au départ l’Etat et ses établissements, a donc fini par viser les collectivités locales et le parc de véhicules qu’elles gèrent directement ou indirectement. On s’interroge : les délégataires de services interurbains sont-ils vraiment concernés ?
Le sujet est en soi complexe. D’une part, un véhicule propre mérite d’être défini. On pense naturellement aux véhicules électriques ou hybrides rechargeables. On pense aussi à la filière GNV, voire GPL. Pour les transports urbains, le gap est moins difficile à franchir que pour les transports non urbains, et ce pour plusieurs raisons, dont la première est évidemment technique, puisqu'il n’y a pas encore de technologie permettant de remplacer des véhicules diesel pour des services interurbains. Ce qui est en soi une première difficulté.
Fixer un pourcentage de véhicules propres au sens de la loi posera un autre problème : le renouvellement du parc est lié aux appels d’offres auxquels répondent les opérateurs. Or, les marchés publics ou les délégations de service public sont, pour certaines, conclues pour cinq, huit ou dix ans. Logiquement, les exploitants ne pourront procéder au renouvellement de leur parc qu’à échéance de la convention.
On sait que l’Etat, lorsqu’un texte est adopté, met quelques mois, parfois quelques années pour adopter les textes réglementaires nécessaires. Dans ce cas précis, il lui faudra donc définir d'abord ce que l’on entend par "véhicules propres", car s’il ne s’agit plus seulement d’un véhicule électrique ou hybride, le sujet mérite une définition parfaitement claire. Enfin, il lui faudra aussi définir avec précision les taux d’émission de CO2 et de particules visés. L'ensemble pourrait prendre du temps, ce qui serait une planche de salut pour les transports interurbains, loin, très loin du compte.