Une 3ème ligne de métro toulousain très Airbus

L’itinéraire de la future troisième ligne de métro de Toulouse, « le plus grand projet de transport de France, hors grand Paris », a été révélé vendredi 18 décembre par Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo-SMTC, lors d’un conseil syndical extraordinaire. Baptisée Toulouse Aerospace Express (TAE), cette ligne de 21 km et 17 stations reliera le site d'Airbus Colomiers et la zone aéronautique à l’Ouest à Airbus Defence & Space (ex-Astrium) à l’Est, via la gare SNCF Matabiau au cœur de la zone ToulouseEuroSudOuest (qui comptera trois stations). Ce qui fait dire à certains que la ligne devrait s'appeler "Airbus" plutôt que "TAE". Ses trois objectifs sont de répondre à un enjeu capacitaire (200 000 voyageurs par jour avec un temps de trajet de 34 à 37 mn d’un bout à l’autre de la ligne), à une problématique économique (48% des emplois de la métropole desservis) et de développement des territoires (220 000 personnes dans un rayon de 600 m autour des stations avec des quartiers en mutation comme Fondeyre au Nord et des quartiers denses non encore desservis par le métro comme la Côte Pavée). Contrairement aux lignes A et B, TAE ne passera pas par le centre-ville mais par les faubourgs nord et est de la ville, avec une interconnexion avec la ligne B du métro au niveau de la station la Vache. Deux tiers de la ligne seront en souterrain.   Mise en service prévue en 2024 Le coût du projet est estimé à 1,7 milliard d’euros, pour un coût au kilomètre de 80 à 90 M€. La desserte directe de l’aéroport n'est pas intégrée dans ce chiffre (la connexion se ferait avec le tramway au niveau de la station Jean Maga) et l'option ajouterait 112 M€ au budget. Le prolongement vers la zone tertiaire et commerciale de Labège à l’Est ne fait pas non plus partie de la version initiale :  une option à 122 M€. Arnaud Lafon, 2^ème vice-président de Tisséo et élu du Sicoval, une collectivité qui porte le projet de prolongement de la ligne B du métro (PLB), a souligné après cette présentation « la nécessité de comparer le phasage et le coût des deux projets pour la desserte de Labège ». Avec un financement déjà bouclé, le PLB pourrait être mis en service en 2021-2022, contrairement à l’option de prolongement de TAE vers Labège qui arriverait sans doute beaucoup plus tard... Le planning, extrêmement serré, prévoit une mise en service dans 9 ans, fin 2024. Un calendrier détaillé a été présenté : études préliminaires et adoption du tracé définitif entre 2016 et 2018, concertation et enquête publique de 2018 à 2019, choix du maître d’œuvre en 2017 puis cinq ans de travaux d’infrastructures de 2019 à 2024. Une révision du PDU pour intégrer cette troisième ligne sera nécessaire entre-temps. « La méthode extrêmement moderne suivie pour TAE sera la même que pour l’Airbus Néo », a précisé Jean-Michel Lattes. Celui-ci a souligné l’importance de la gouvernance : un groupe de pilotage partenarial associe les quatre communautés d’agglomération du SMTC, l’État, la région, le département mais aussi la chambre de commerce et d’industrie, le groupe Airbus, la SNCF et l’aéroport Toulouse-Blagnac. Le prochain conseil syndical autorisant la saisine de la commission nationale du débat public a été fixé au 10 février 2016. Le budget de finalisation sera présenté quant à lui en juillet 2016 - ce qui laisse la porte ouverte à une rallonge permettant l'intégration de la desserte de l'aéroport sans rupture de charge, réclamée par plusieurs élus de Tisséo-SMTC dont le maire de Blagnac Bernard Keller.