Les autocaristes bretons vont expérimenter une ligne de car à haut niveau de service entre Rennes et Nantes. Avant, espèrent-ils, l'avènement d'un réseau régional du même type.
"Les besoins de mobilité nous sautent à la figure !", reconnaît Gérard Lahellec, le vice-président aux transports de la Région Bretagne. Au cours d'un colloque de la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs (FNTV) de Bretagne, à Rennes, le 1er février 2011, il a été poussé par les autocaristes à accepter l'idée de lancer une ligne de car d'un nouveau genre. Il s'agirait d'un car rapide, à haut niveau de service, entre Rennes et Nantes, la capitale de la région voisine des Pays de la Loire.
Le projet doit être précisé dans le courant de l'année 2011, en concertation entre les deux régions et avec les deux départements concernés (Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique). Mais il serait conduit par la Région Bretagne. L'appel d'offres serait lancé dès que possible pour un démarrage de la ligne en 2012.
Un besoin de transport public évident
Cette ligne répondrait à un besoin de transport public qui paraît de plus en plus évident. Entre les deux métropoles, toutes deux en forte croissance économique et démographique, l'axe routier est de plus en plus encombré. Les deux agglomérations tendent à se rejoindre. L'urbanisation progresse entre les deux villes, portée par le projet d'un nouvel aéroport sur le parcours, programmé pour 2017.
En regard, le train n'est pas performant. Il relie les deux villes, au mieux, en 1h15. Son trajet n'est pas direct, la voie ferrée obliquant par Redon, s'écartant du même coup des zones de forte urbanisation. "Ce projet de ligne de car ne diminue en rien notre ambition ferroviaire. Elle est grande. Avec le prolongement de la ligne à grande vitesse jusqu'à Rennes à l'horizon 2016, nous voulons faire profiter à la Bretagne d'un véritable effet TGV. Entre Rennes et Nantes, une nouvelle ligne de chemin de fer, directe, réclamée par les élus régionaux, verra le jour au mieux en 2020. Le car constitue un moyen souple pour faire face aux besoins d'ici là", explique Gérard Lahellec.
Un car à haut niveau de service
Pour les autocaristes, il s'agit d'apporter la preuve de la nouvelle pertinence du car, compte tenu des besoins de mobilité. "Nous affinerons notre idée mais nous pensons à un car à haut niveau de service, rapide, écologique de par sa motorisation, confortable, pourquoi pas journaux et Wifi à bord, qui empruntera la voie rapide, s'arrêtera deux, à quatre fois pas plus et reliera la dernière gare de métro au sud de Rennes à la première gare de tramway au nord de Nantes. Nous pensons que cette ligne peut constituer un important accélérateur d'installation, par exemple, d'aires de covoiturage le long de son parcours", explique Philippe Julhès, président de la FNTV Bretagne.
Au-delà, les autocaristes ont dans l'idée l'édification d'un nouveau réseau de lignes d'autocars rapides en Bretagne pour seconder le train. "Nous avons la chance de disposer d'un réseau "d'autoroutes" gratuites que nous n'utilisons pas", rappelle Philippe Plantard, délégué régional de la FNTV. Pour son président, le besoin de cette ligne rapide entre Nantes et Rennes indique que "des collectivités qui prennent à bras le corps les besoins de mobilité ont à agir en utilisant tous les leviers, donc tous les modes de transport".