Les réactions ont fusé parmi les professionnels du transport après le discours du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, lors de l’inauguration officielle des 24e Rencontres nationales du transport public à Bordeaux le 28 novembre dernier.
Mi figue mi raisin. Tel est le sentiment qu’ont eu nombre d’élus et d’acteurs du transport après l’allocution d’inauguration des 24e Rencontres nationales du transport public du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier le 28 novembre dernier. Dans son discours, il avait entre autres appelé les acteurs du transport public à faire des concessions : "Derrière les efforts de l’Etat, il est nécessaire d’avoir les moyens. Il faut que vous preniez en compte la réalité des finances publiques".
Pour Gérard Chausset, vice-président de la Communauté urbaine de Bordeaux, cette position est loin d’être la meilleure : "S’il y a une hausse du tarif, il faut qu’elle se porte sur les investissements et non sur la TVA. Nous avons besoin de ressources garanties. Il y a une incompréhension entre la mobilité durable et le gouvernement".
Un sentiment partagé par Pierre Serne, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) : "Cela pourrait représenter 100 millions en moins dans les caisses du Stif. C’est autant de matériel roulant qu’on n’achètera pas en plus, alors qu’on nous demande d’acheter français pour relancer l’économie".
Les Français pénalisés
La situation serait d’autant plus problématique qu’elle toucherait avant tout l’usager, selon Roland Ries, président du Groupement des autorités organisatrices de transport (Gart) : "L’augmentation des tarifs au 1er janvier sera de 3% plus la dérive de l’inflation, ce qui correspond à peu près à 5%. Cela ne pourra pas être compensé par le CICE. En clair, ce sera soit l’usager qui paiera, soit le contribuable".
Face aux démarches en cours à Bruxelles visant à mettre en place un taux préférentiel de TVA aux Régies, et dont le ministre des Transports a fait brièvement allusion, plusieurs membres du parti Europe écologie les Verts, qui avaient organisé une conférence de presse juste après le discours, sont montés au créneau pour critiquer : "S’il y a une petite fleur pour les régies, ce n’est pas grand-chose, puisqu’elles ne sont que 5% en France", ont-ils déploré.