Selon le rapport annuel de la Cour des comptes sur les perspectives des finances publiques publié le 27 juin dernier, le secteur des transports devra lui aussi se serrer la ceinture si le gouvernement veut économiser les 28 milliards d’euros nécessaires d’ici à 2015.
Si le gouvernement français veut pouvoir respecter ses engagements en matière de réduction du déficit public, il va devoir réaliser 28 milliards d’économies d’ici à 2015. Tel est en substance, les conclusions du rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques publié le 27 juin par la Cour des comptes. Dans ce rapport, on trouve deux informations importantes.
La première n’est pas une surprise : l’investissement, en France, reste l’apanage des collectivités territoriales. Alors que les investissements directs de l’Etat représentent désormais une faible part des investissements publics civils (3,9 milliards d'euros en 2012, hors programme d’investissement d’avenir - PIA), ces derniers sont principalement le fait des collectivités territoriales (70 %, soit 52 milliards d'euros en 2012).
La seconde, non plus, n'est pas étonnante, puisqu'elle concerne la mise au pain sec et à l'eau des dépenses liées aux infrastructures de transport, prévus lors du Grenelle de l’environnement de 2007, et revêtant un caractère de connexité avec la publication des orientations du rapport du député Philippe Duron (Mobilité 21) : "Les économies à envisager résultent en priorité du renoncement à des investissements dont le bienfondé et le financement ne sont, depuis l’origine, pas assurés", indique le document. Cette préconisation s'inscrit dans la ligne droite d'un précédent rapport des Sages daté du 2 juillet 2012, qui mettait en avant la nécessité de "procéder à des arbitrages", car "ni la rentabilité financière, ni la rentabilité socio-économique, ni l’intérêt environnemental [de ces projets], ne sont établis".
Des autocars pour remplacer les lignes ferroviaires les moins fréquentées
Autre mesure préconnisée : celle de l'importance de "hiérarchiser les lignes ferroviaires du réseau secondaire par ordre d’utilité décroissante", dans le but "d’engager un programme de substitution des lignes les moins fréquentées par des liaisons par autocars", indique le document. Cette alternative, qui avait déjà été faite dans un rapport de juillet 2012 consacré à l’entretien du réseau ferroviaire national, devra être réalisée à partir d'une hiérarchie des lignes basées "sur des bilans financiers, sociaux et écologiques du réseau secondaire".
Ces mesures, couplées à d'autres dans divers secteurs tels que la santé et les retraites, devraient, selon les Sages, permettre de ramener le déficit public à 3% à l'horizon 2015, grâce à 13 milliards d'euros d’économies sur les dépenses en 2014, puis 15 autres milliards d'euros l'année suivante.