L’attribution à Alstom du marché des 24 rames du futur tramway d’Avignon pour un montant de 43,7 millions d’euros (voir notre information du 18 juin) semble passer difficilement auprès des autres constructeurs concurrents qui participaient à l’appel d’offres du "Grand Avignon".
CAF-France, filiale du groupe espagnol, tient à indiquer que son offre était globalement inférieure de 10 % à celle d’Alstom pour un matériel jugé équivalent et qui correspondait à un créneau dit "Besançon +".
Autrement dit, il s’agissait de rames issues de la même famille et comparables techniquement à celles que le constructeur commence à livrer à la capitale franc-comtoise, mais dont les capacités seraient, compte-tenu des trafics espérés à Avignon, supérieures. CAF-France met aussi en avant une différence de prix qui, en ces temps de restriction des moyens de financements publics, apparaît non négligeable.
S’ajoute le fait que cette décision semble fortement teinté de l'idée d'une "préférence nationale", comme le laissent entendre la presse régionale. Ce point de vue se fonde peut-être sur le dossier de présentation à la presse du projet, réalisé en commun par l'agglomération du grand Avignon, Tecelys (le futur exploitant), et Alstom. Il y est spécifié en toutes lettres que les usines de CAF sont en Espagne et que celles d'Alstom sont en France...
Un point de vue qui irrite donc fortement CAF-France qui, comme pour Nantes et Besançon, aurait produit les tramways destinés à Avignon dans son usine française de Bagnères-de-Bigorre !
En raison de divers doutes sur la régularité de la conduite du marché, CAF-France étudierait donc le lancement d’une procédure de recours. Une affaire à suivre ?