C'est un nouveau week-end de manifestations qui se prépare dans le Tarn contre le projet autoroutier entre Toulouse et Castres. Sous le titre « A69, ramdam sur le macadam », le GNSA (le groupe national des arbres …) et l'Union syndicale Solidaires Tarn ont déclaré en préfecture la manifestation qui aura certainement un bel écho médiatique et politique. De son côté, le ministère des Transports a assuré lundi que le projet sera mené « à son terme ».
Qui a raison entre les « pour » et les « contre » ? Face au dérèglement climatique, il ne fait aucun doute qu'il est légitime, et même indispensable, de s'interroger sur les moyens de décarboner une bonne partie de nos activités humaines et économiques. Cela passe sûrement par des renoncements. Encore faut-il ne pas se tromper de cible, avoir de la cohérence et ne pas bafouer un certain nombre de principes...
Les principes ? Voilà un projet, l'A69, appuyé par les élus locaux et régionaux , dont la représentativité est réelle. Tous, ils estiment nécessaire ce tronçon d'autoroute (53 kms, dont 44 kms de nouveau trajet), pour désenclaver Castres (40.000 habitants) et un de ses principaux industriels, les laboratoires Pierre Fabre. Curieusement, il faudrait s'asseoir sur l'analyse des premiers concernés ? Le parisianisme n'est jamais loin. Au fond, c'est un sujet démocratique.
La cohérence ? Les opposants au projet de l'A69 s'en prennent à l'artificialisation des sols et à l'abatage d'arbres que provoquera le chantier. Dans le détail, précisions que l'on parle de 316 hectares - ce qui correspond à la surface de 5 exploitations agricoles moyennes -, et de 200 arbres. Pas plus. On notera aussi que ce sont les mêmes qui protestent contre le développement ferroviaire du Lyon-Turin, voire des projets d'éoliennes !
En réalité céder cette fois-ci donnerait le signal qu'aucun projet d'infrastructure n'est acquis. Il apparaît dès lors logique de terminer ce qui est entamé quand il est fortement appuyé localement. Et, dira-t-on, l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, stoppé net malgré un référendum ? Rappelons juste que la promesse faite de réhabiliter l'aéroport de Nantes en contrepartie de l'abandon de « NDDL » n'a jusqu'à maintenant pas été tenue.
Existe-t-il beaucoup de projets autoroutiers encore en discussions ? Pas tant que cela ! La France est déjà largement couverte, et on parle surtout de raccordements et encore plus de contournements de villes. Clément Beaune, le ministre des Transports, travaille à une « revue » d'une dizaine de projets, sur lesquels il tranchera cet automne : en vrac, à Rouen, Thonon, Dreux, Limoges, Bordeaux, Lyon, Nîmes et Nancy.
Si le tronçon entre Dreux et Chartres (en pleine Beauce) paraît, selon nos informations, bien parti, c'est nettement plus compliqué pour le contournement de Rouen, avec un maire qui y est opposé et un président du conseil régional qui y est très favorable !