Région pionnière en la matière, Rhône-Alpes est liée à la SNCF par une convention TER qui, après avoir été prorogée d‘un an, arrive à son terme en fin d’année. Dans l’optique de son renouvellement pour une durée qui reste à définir, l’autorité organisatrice des transports régionaux souhaite soumettre un cahier des charges techniques traduisant ses attentes. Il sera soumis au vote de la prochaine assemblée plénière à la fin du mois.
Le conseil régional souhaite ainsi fixer les orientations politiques en matière de transport régional, et se doter d’un cadre de négociation avec le transporteur. Il attend que la SNCF lui fournisse une réponse écrite, sur la base de ce cahier des charges.
Car si la convention 2007/2015 a été un levier puissant de la mise en œuvre de la politique régionale de transport au niveau quantitatif, des améliorations qualitatives sont attendues. Le coût du fonctionnement du TER s’élève à 417 millions d’euros par an, ce qui représente le quart du budget régional. Ainsi, en un peu plus d’une dizaine d’années, le nombre de voyages quotidiens sur le réseau TER est passé de 90 000 à plus de 150 000. En particulier dans la période de 2007 à 2012, l’offre kilométrique en train a augmenté de 13,7 %, pendant que la clientèle croissait de 25,5 %.
En outre, en dehors de la convention d’exploitation, des investissements lourds ont été consentis par la collectivité territoriale : Rhône-Alpes aura investi sur les quinze dernières années une moyenne de 100 millions d’euros par an. Ce qui fait qu’aujourd’hui, 90 % du matériel roulant a moins de 15 ans d’âge. Plusieurs dizaines de gares ont été réaménagées, améliorées quant à leur accessibilité et leur complémentarité aux autres modes.
Une offensive sur la qualité de service
C’est pour cela que des améliorations sensibles, notamment en matière de qualité de l’offre, sont attendues dans l’avenir, d’autant que le coût du service s’est sensiblement élevé au fil du temps : 16 % sur la période de la convention, contre une inflation estimée à 10 %.
"Les attentes des usagers portent désormais bien plus sur la qualité de service que sur son volume, car les constats faits par les usagers, via les associations, montrent que la qualité du service n’est pas au rendez-vous", explique Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes.
"Nous insisterons sur les points essentiels : le respect de la ponctualité, la réalisation de l’offre, la garantie des capacités, l’amélioration de l’information en situation dégradée, la mise en place d’une indemnité automatique pour les voyageurs…", précise Eliane Giraud, vice-présidente du conseil régional, déléguée aux Transports, Déplacements et Infrastructures.
Inutile de dire que les questions des pénalités devraient figurer au cœur des futurs débats. Pour l’année 2014, elles s’étaient élevées à deux millions d’euros.