Pour le président du Groupement des autorités responsables de transport (Gar), Roland Ries, le compte n'y est pas. Le financement accordé par l'État aux projets de transports collectifs en site propre (TCSP) serait insuffisant, surtout pour la province.
Dans le cadre de la discussion au Sénat sur le Schéma national des infrastructures de transport, Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg et président du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), est intervenu le 15 février 2011 en séance, sur le second appel à projets TCSP.
Il a, dans un premier temps, souligné qu'avec 590 millions d'euros, l'enveloppe consacrée par l'État au second appel à projets est en deçà des besoins, évalués à près d'un milliard par le Gart.
Les villes de province défavorisées ?
Mais le maire de Strasbourg a aussi insisté sur le déséquilibre entre la province et l'Ile-de-France. Le gouvernement doit consacrer 2,5 milliards d'euros d'ici 2020 à la province, pour 4 milliards à l'Ile-de-France uniquement sur l'année 2011. C'est, pour le président du Gart, "pénaliser lourdement les communautés urbaines telles que Lyon, Lille, Strasbourg, etc., qui investissent pourtant largement en faveur des transports collectifs". Il a tenu à rappeler que le nombre d'usagers desservis par les réseaux de transports urbains des agglomérations de plus de 100 000 habitants est 1,8 fois plus élevé que la population de l'aire urbaine francilienne.
Roland Ries a enfin exprimé l'étonnement de certaines autorités organisatrices – la communauté urbaine de Strasbourg a obtenu une subvention inférieure à ce qu'elle espérait – et le mécontentement d'autres comme la communauté urbaine de Lille qui attendait 50 millions d'euros de financement de l'État et n'en recevra que 10 millions.
Pour un troisième appel à projets
Il a donc interpellé le secrétaire d'Etat en charge des Transports, Thierry Mariani, sur les critères ayant permis de déterminer l'assiette subventionnable prise en compte pour fixer le niveau de la subvention, et conclu son intervention en demandant le lancement d'un troisième appel à projets avant 2014.
Sans répondre sur le fond, le secrétaire d'État a simplement rappelé que c'est la première fois que l'État participe à ce niveau au financement des TCSP, et que les critères d'attribution de la subvention relevaient de la seule dimension technique.