Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, est suspecté de "favoritisme" dans l'attribution d'études de faisabilité pour un tramway sur pneus dans la capitale malienne. Le président du Gart dément et se dit serein face à cette enquête.
Révélée le 20 février 2012 par le site Médiapart, "l’information judiciaire" conduite à Nancy par le juge d’instruction Mireille Maubert-Loeffel met en cause Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, pour "favoritisme" dans l’attribution d’études de faisabilité sans appel d’offres à trois sociétés de conseil pour le projet de tramway de Bamako. Montant de la commande : 50 000 euros.
Dans un communiqué de presse du 20 février, la mairie de Strasbourg confirme l'information judiciaire mais dément toute implication directe. "Je suis totalement serein sur les suites de cette affaire. Le bon sens qui a prévalu pour faire avancer ce dossier l'emportera, et je ne doute pas des conclusions de l'enquête en cours", a affirmé Roland Ries.
Une expertise du tramway sur pneus
C'est Bernard Debry, ancien directeur général des services à la ville de Strasbourg remercié au printemps 2010, qui a mis la puce à l'oreille de la justice en alertant la ville sur les risques juridiques que faisaient courir ces études. "C'est notre expérience et notre savoir-faire en matière de tramway qui ont suscité l'intérêt des autorités maliennes pour cette coopération", défend la Communauté urbaine de Strasbourg dans son communiqué de presse du 20 février 2012.
Une opportunité de développement
Pour démarrer ce projet voté en conseil municipal en 2009, il s'agissait d'abord de réaliser des études de faisabilité concernant la réalisation d'un tramway sur pneus dans la capitale malienne. Confiant cette mission à trois entreprises locales, l'objectif de la Communauté urbaine était de dynamiser le développement économique du territoire en exportant son savoir-faire. "L'investissement consenti au titre de la coopération avec Bamako peut devenir une opportunité de développement pour l'Alsace si une entreprise locale devait réaliser le marché", assure le communiqué. Du coup, "nous avons préféré que la Ville de Strasbourg assume la dépense elle-même. Il est vrai que nous étions parfaitement placés pour piloter ces études", reconnaît la Communauté urbaine.
Seul hic : la justice ne l'entend pas forcément de cette oreille.