La nouvelle liaison par tramway express entre la gare de Part-Dieu au centre de Lyon et l'aéroport Saint-Exupéry doit entrer en service le 9 août 2010. Mais c'est déjà un casse-tête en matière d'exploitation et de tarifs.
La ligne de Rhôneexpress, d'une longueur totale de 22 kilomètres, comprend deux parties distinctes. Les premiers 15 kilomètres sont communs avec le tramway T3, entre Part-Dieu et Meyzieu, alors que la seconde, soit 7 kilomètres, va depuis Meyzieu jusqu'à l'aéroport Lyon Saint-Exupéry et sa gare TGV.
Une situation qui ne va pas dans le sens de la facilité d'exploitation. Le T3 est en effet exploité par Keolis, dans le cadre de la délégation de service public passée avec le Sytral. Rhônexpress le sera lui, dans le cadre d'une convention passée pour trente ans entre le département du Rhône – pourtant lui aussi actionnaire du Sytral – et un groupement associant la Caisse des dépôts et consignations (36,6%), Vinci (35,2%) et Veolia Transport (28,2%).
Deux matériels différents
Au niveau des circulations, cohabiteront donc sur les voies deux matériels différents : le tramway urbain, qui roule à vitesse urbaine (50 km/h) et dessert une dizaine de stations, et Rhônexpress qui en dessert quatre et peut aller jusqu'à 100 km/h, nécessitant un fonctionnement sécurisé de type ferroviaire. Un véritable casse-tête pour éviter des rattrapages, et qui a justifié la construction de 3 évitements par sens.
Une billettique à part
L'unité tarifaire habituellement défendue par les promoteurs des transports collectifs est également battue en brèche. Rhônexpress disposera de sa propre billettique, de ses propres distributeurs, de ses propres tarifs...
Par exemple, il en coûtera autour de 13 euros pour faire en moins de 30 minutes le trajet total. Cela représente un gain de temps de 15 minutes par rapport à la liaison actuelle, Satobus, exploitée par Keolis et qui sera caduque dès la mise en service de Rhônexpress. Mais ce dernier service ne coûte à l'usager "que" 7,90 euros. Il faut dire que le projet Rhônexpress a coûté, lui, autour des 120 millions d'euros.