Rhône-Alpes : mobilisation pour l'A45
Les présidents de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Rhône-Alpes, de celles de Lyon, de la Haute-Loire, de la Loire, accompagnés des présidents des instances régionales du Medef et de la CGPME et des représentants des Fédérations de Transporteurs, ont manifesté, le jeudi 10 mars, leur inquiétude quand au dossier de la future A45.
En effet, le temps presse pour la réalisation de cette autoroute qui doit relier Lyon à Saint-Etienne. Le financement de l'Etat doit être décidé avant fin avril, et les engagements des collectivités locales ne sont pas encore totalement ficelées. Pourtant le dossier est loin d'être récent. Ainsi, 15 années de débat public, lancé en 1993, ont débouché sur la signature d'une Déclaration d'Utilité Publique (DUP)... il y a 7 ans ! En cause, la fronde de certains élus des territoires concernés par cette infrastructure, qui ne souhaitent pas voir détériorer leur environnement. Pour les milieux économiques, il en est tout autrement.
Aujourd'hui, la liaison entre Lyon et Saint-Etienne est assurée par la combinaison de trois tronçons d'accès gratuit, au statut et à la vitesse différente : l'A7, entre Lyon et Givors, l'A47 entre Givors et Saint-Chamond et la RN 88 entre Saint-Chamond et Saint-Etienne. Un axe accidentogène (22 accidents par mois) utilisé par 110 000 véhicules par jour (premier flux routier de Rhône-Alpes), c'est-à-dire un trafic deux fois plus élevé que sa capacité évalué à 55 000 véhicules.
"L'Etat a chiffré les pertes à 500 millions d'euros par an", assure François Turcas, président de la CGPME Rhône-Alpes. Le tracé retenu dans la DUP pour l'A45 relierai Brignais dans l'ouest lyonnais, au contournement Ouest de Saint-Etienne, en longeant les Monts du Lyonnais, soit 48 kilomètres de deux fois trois voies. Une autoroute à péage dont le coût est évalué à 1,2 milliard d'euros. Sur ce montant, l'Etat devrait fournir 430 millions d'euros, soit autant que l'ensemble des collectivités territoriales (le Département de la Loire, Saint-Etienne Métropole, le conseil régional Auvergne Rhône-Alpes...). Le reste étant apporté par le concessionnaire. L'ouvrage devrait accueillir entre 30 et 35 000 véhicules par jour, en 2022, si les décisions sont prises à temps.