Jean-Paul Deneuville, en charge de la refondation des organisations professionnelles à la FNTR, réagit à la volonté affichée par la FNTV de créer une confédération.
Bus et Car : êtes-vous surpris que la FNTV veuille constituer une confédération avec d’autres organisations de la branche transport ?
Jean-Paul Deneuville : pas du tout. Je trouve sa démarche très naturelle, puisque bien qu’étant puissante dans le transport de voyageurs, elle ne peut pas, toute seule, répondre aux critères de la représentativité patronale pour l’ensemble de la branche transport en 2017. Comme la nouvelle loi exige d’avoir, à ce moment-là, au moins deux ans d’existence, je trouve tout à fait normal que la FNTV explore dès à présent des voies de rapprochement avec les organisations professionnelles qui ont le même problème qu’elle : rester représentative en 2017.
BetC : un rapprochement avec la FNTR est-il exclu ?
J.P.-D. : cela n’aurait pas beaucoup de sens. Nous n’avons pas vocation à être représentatifs dans le transport de voyageurs. D’ailleurs l’hypothèse d’une grande confédération avec tout le monde, tous ensemble, n’a jamais été évoquée. Nous sommes représentatifs par nous-mêmes. Pourquoi nous fondre dans une grande confédération dont nous dépendrions pour décrocher tous les quatre ans notre représentativité ? Nous ne pouvons pas faire ça. En revanche, face à la question que se pose la FNTV, nous nous demandons comment être utile. Nous raisonnons en terme de partenariat. La FNTV est un partenaire. Nous préférons avoir un partenaire fort dans le même secteur mais dans la même branche. Au lieu d’une concurrence – d’ailleurs nous n’irons jamais en élections les uns contre les autres, c’est le nombre d’adhérents et le nombre de salariés qui comptent - j’imagine plutôt une complémentarité dans nos différences.
BetC : autour du transport de marchandise d’un côté et des voyageurs de l’autre ?
J.P.-D. : oui. En identifiant nos intérêts communs et en agissant ensemble pour les défendre à partir des réalités de terrain, là où ils se rejoignent. Comme nous le faisons par exemple déjà à l’UFT (Union des fédérations de transports). Les organisations professionnelles ont besoin de s’adapter sur de multiples fronts pour être représentées, Medef ou CGPME ; pour peser avec la réforme territoriale, face à des collectivités territoriales qui changent ; ou pour optimiser nos coûts de structure. Enfin, c'est aussi nécessaire dans le domaine du dialogue social.