La RATP a dégagé un bénéfice net en hausse de 2% en 2010, à 186 millions d'euros grâce à une fréquentation qui a généré 40 millions de voyages supplémentaires. La hausse des prix du pétrole pourrait aussi lui profiter en 2011.
"Tous les indicateurs sont au vert avec une croissance modérée qui correspond au contexte en Ile-de-France", s'est félicité Pierre Mongin le 14 mars 2011 en présentant les résultats 2010 de la RATP. Le Pdg a souligné le "fort développement" des filiales de la RATP, dont le chiffre d'affaires a grimpé de 21,6% à 422,7 millions d'euros, soit 9,2% des revenus du groupe.
"Elles en auraient représenté plus de 15% avec les actifs de Transdev Veolia", intégrés depuis le 3 mars 2011, précise la RATP dans un communiqué.
Embellie de la conjoncture francilienne
Au total, le groupe a engrangé 4,5 milliards d'euros en 2010, soit 3,1% de plus qu'en 2009. L'excédent brut d'exploitation a progressé de 3% à 898 millions, tandis que le résultat d'exploitation a bondi de 27% à 413 millions à la faveur notamment d'une reprise de provision, a expliqué Pierre Mongin. Le résultat net gagne quant à lui 2%, à 186 millions.
La régie a bénéficié de l'amélioration de la conjoncture économique francilienne avec 3,05 milliards de voyages, soit +1,3% par rapport à 2009 (+1,8% dans le métro, +0,2% pour bus et tramway, +1,8% pour le RER).
Une fréquentation qui pourrait encore progresser en 2011 dans le sillage de la hausse du prix du pétrole. "Lorsque le baril flirte avec les 120 dollars, cela représente un point de plus sur l'année, soit 30 millions de voyages supplémentaires", indique le Pdg, s'inquiétant d'une possible saturation des réseaux faute d'augmentation de capacité.
30% du CA en dehors de l'Ile-de-France en 2020
"Le Grand Paris Express (projet de modernisation et de développement des transports franciliens, ndlr) est une bonne nouvelle (...). L'extension de la ligne 14 en sera le point de départ", a souligné Pierre Mongin, se disant "très favorable" à ce qu'elle relie les aéroports de Roissy et d'Orly. Un décret attendu en mai 2011 devrait lever le voile.
Il a aussi noté que "les perspectives évoluent très rapidement avec l'intégration des filiales de Transdev, qui vont changer assez considérablement le profil du groupe" en particulier à l'international avec des "implantations assez significatives" au Royaume-Uni et en Suisse. Le groupe estime que 30% de son chiffre d'affaires sera généré en dehors de l'Ile-de-France en 2020. "Ce sont les filiales qui tirent la RATP vers le haut", a indiqué le PDG. "Pour nous, c'est un changement d'époque. Cette ouverture vers le monde est une ère nouvelle".
La RATP a maintenu son niveau d'investissements avec 1,25 milliard d'euros en 2010, contre 1,24 milliard en 2009, et anticipe 1,5 milliard d'euros en 2011. Depuis cinq ans, le groupe a investi 5 milliards d'euros pour une dette supplémentaire de 900 millions et entre "dans une phase de stabilisation de la dette".