Radars : des recettes élevées qui n’impactent pas la mortalité routière
Une recette de 920 millions d’euros – Mis en place en 2002, les radars automatiques avaient permis de réduire de moitié la mortalité routière. Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3 469 personnes sont décédées sur les routes en France métropolitaine en 2016, soit une augmentation de 0,2% par rapport à 2015. Les radars auraient donc atteint leur seuil d’efficacité maximal. Par ailleurs, ils continuent à renflouer les caisses de l’Etat et ont rapporté plus de 920 millions d'euros en 2016, soit 131 millions de plus qu'en 2015, selon un rapport de la Cour des comptes. « Le montant global des amendes perçues par l’Etat au titre de la circulation et du stationnement routier s’est élevé à 1.817,9 millions d’euros […] soit une augmentation de 11,6% ", selon une note d’analyse rédigée en 2016. L’augmentation des sommes perçues entre 2015 et 2016 n’a pas pour autant été signe d’une baisse de la mortalité routière.
D’autres mesures jugées plus efficaces – Si cette augmentation des recettes est positive pour le budget de l’Etat, elle doit être analysée au regard de l’objectif gouvernemental de diminution de la vitesse sur les routes. D’après la Cour des comptes, 50% des recettes des amendes ne seraient pas directement affectées à cet objectif. Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, accuse le coup : « On ne sanctionne que des petits excès de vitesse, on a trouvé la recette miracle pour faire du jackpot ". De même, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, les assimile à une stratégie du porte-monnaie. Celle-ci a deux inconvénients : elle "fonctionne moins bien que les mesures coercitives et ne touche pas les automobilistes les plus dangereux, soit ceux qui prennent le volant en ayant en tête de ne pas respecter les règles, et qui utilisent les technologies pour contourner les limitations de vitesse et les contrôles des forces de l'ordre". Face à l’inefficacité des contraventions, Chantal Perrichon, préfèrerait les retraits de points, "plus pédagogiques face à une population en perpétuelle transgression".
Selma Treboul