L'affaire a été révélée par l'hebdomadaire local 7 à Poitiers. Le 29 janvier 2016, un jeune homme, originaire d'Afrique, devait se rendre dans un restaurant scolaire d'un collège de l'agglomération poitevine pour un entretien d'embauche. Arrivé avec trente minutes de retard - ce qui lui coûta son poste - il accuse le conducteur de bus du réseau Vitalis de l'avoir «volontairement» induit en erreur en lui demandant de descendre du bus avant l'arrêt le plus proche de l'établissement scolaire.
Retombant plus tard sur le conducteur, le jeune homme lui aurait demandé des explications et aurait reçu comme réponse un cinglant "je ne parle pas aux étrangers". Après avoir déposé plainte, le jeune homme a alerté les responsables du réseau Vitalis. Le conducteur a nié les faits qui lui sont reprochés. Il aurait toutefois, selon l'hebdomadaire, été rappelé à l'ordre par sa direction à plusieurs reprises.
Le parquet de Poitiers n'a pas encore décidé d'instruire cette affaire, qui survient quelques mois après un autre cas de discrimination. Un chauffeur d’origine algérienne a porté plainte contre l'un de ses collègues pour lui avoir adressé, quelques jours après les attentats du 13 novembre, des menaces à caractère raciste. Interpellée, la direction de la régie des transports publics poitevine propose depuis peu des «formations sur les différences culturelles».