L’Union des enseignants de la conduite et de la sécurité routière affichent leur mécontentement face à l’organisation du temps de travail des inspecteurs, qui ne donne pas priorité au passage des examens, rallonge les délais et réduit le nombre de places des candidats.
La colère gronde du côté de l’Union des enseignants de la conduite et de la sécurité routière, qui n’hésite pas à qualifier les délais de passage du permis de conduire de "scandale", accusant un "Etat défaillant" dans un communiqué. Les professionnels dénoncent "une organisation désorganisée". L’Etat, chargé de répartir l’emploi du temps des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière (IPCSR), est accusé de charger ces derniers "d’innombrables missions autres que celle de faire passer des examens".
Conséquence : "En France, le délai moyen de passage du permis entre deux présentations est de près de quatre mois (80 à 160 jours) […], plus du double du délai dans les autres pays d’Europe qui est d’un mois et demi", explique l’Union des professionnels. Les places sont attribuées aux candidats par une direction centralisée, la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR). En revanche, les départements gèrent eux-mêmes les missions des IPCSR. Ce décalage provoque de fortes inégalités territoriales. Selon les professionnels du permis, "des départements ne bénéficient pas de la moitié des effectifs prévus", et pour répondre à la forte demande concernant l’examen B (automobiles), "les autres catégories sont systématiquement sacrifiées", comme celles réservées aux professionnels du transport.
3,4% du temps d’un inspecteur dédié aux examens professionnels
Dans l’emploi du temps moyen d’un inspecteur dressé par les enseignants, la part réservée au passage des "examens pro" serait de 3,4% du temps de travail, contre 43,1% pour le permis B, jugée toutefois insuffisante par rapport aux "missions annexes" qui occuperaient 14% de l’activité d’un IPCSR. Depuis fin 2013, un groupe de travail était chargé de se pencher sur la question. Un rapport sera remis dans les prochains jours par le nouveau ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Pour l’Union des professionnels, la solution serait de centraliser la gestion des missions pour "donner la priorité à la disponibilité des places d’examen du permis de conduire". Le regroupement suggère également "de revoir la gratuité du système". Une campagne de sensibilisation, "Sans permis, on n’avance pas !", accompagné d’une pétition, signée par plus de 3000 personnes sur Change.org, ont été lancées par l’organisation. Les enseignants se disent dans l'attente de changements d’ici le mois de juin, en précisant que "passé ce délai, des actions pourraient être menées".