Alors que dans un "avis motivé" du 21 juin 2013 la Commission européenne reproche à Eurotunnel des niveaux de péages voyageurs trop élevés, l’opérateur s’est expliqué lors d’une conférence de presse à Paris le 27 septembre dernier.
Pour Jacques Gounon, président d’Eurotunnel, les conditions d’accès des opérateurs ferroviaires au tunnel transmanche sont inchangées depuis près de vingt ans et les péages restent peu élevés (*).
"Le problème n’est pas celui du coût de péage mais celui d’un potentiel insuffisamment exploité, faute de concurrence sur le marché des relations à grande vitesse transmanche limité aux seuls trains Eurostar". Et c’est le trafic "inférieur aux prévisions initiales" qui pose problème puisque "Eurostar n’a pas de stratégie de développement et de dessertes mais de maximisation de sa rente monopolistique". Jacques Gounon en veut pour preuve la sous-utilisation des rames Eurostar avec même un projet de réduction de la flotte au profit de Thalys.
Ce qui n’incite pas Eurotunnel, déjà opérateur ferroviaire fret, à vouloir profiter de l’ouverture à la concurrence des relations voyageurs ferroviaires transeuropéennes en lançant des offres internationales sur le continent. "En raison des obstacles en France où l’on touche au cœur de l’Empire (SNCF) auquel même la Deutsche Bahn ne s’attaque pas !".