Jean Auroux, ancien maire de Roanne, fondateur de la fédération des maires des villes moyennes et retiré de la vie politique depuis 2008, propose de relier Paris à Bordeaux avec 22,5 TGV par jour à partir de l’été 2017, quand la LGV Tours-Bordeaux sera mise en place.
Jean Auroux savait que son rapport ne ferait pas consensus. Nommé "facilitateur" dans les négociations entre les collectivités et la SNCF sur les dessertes de la future LGV Paris-Bordeaux, il a délivré, le 11 juin dernier, ses recommandations.
Et il y a forcément des perdants et des gagnants. Le médiateur propose 22,5 allers-retours par jour entre Bordeaux et Paris (autant qu’actuellement), dont 13,5 TGV directs (contre 11 aujourd’hui). Ces trains "bolides" sont considérés comme insuffisants par Bordeaux Métropole et le conseil régional d’Aquitaine. Et surtout par le concessionnaire Lisea. "La qualité de service de cette ligne dépendra de la mise en place de navettes, explique Laurent Cavrois, président de Lisea. Or le compte n’y est pas au regard de ce qui se pratique dans les métropoles comme Lyon (22 trains), Lille (21) ou Nantes (18). Le transport est une industrie de l’offre : il faut mettre des trains pour attirer des voyageurs. En réduisant le nombre de trains, on ne pourra pas payer cette ligne, qui a tout de même un coût".
Lisea appelle à une "large concertation en vue de la réussite du projet", et rappelle que les TGV avec arrêts mettront 2h38 ou 3h10 pour relier Paris à Bordeaux. Dans le modèle proposé par Jean Auroux, il est prévu cinq TGV par jour dans chaque sens entre Agen et Paris, six ou sept TGV entre Paris et Dax, et cinq TGV entre Paris et la côte basque.