A l'initiative de la région PACA, en association avec l'ARF et le magazine Transport Public, Marseille a abrité le 15 novembre une journée de réflexion sur "les ambitions du transport en région".
En toute logique, la tonalité de cette journée était bien régionaliste. Jusque-là, on ne peut pas parler d'une véritable surprise. Non, la surprise a consisté au fond dans des déclarations énamourées adressées à la SNCF, et à la future holding RFF/SNCF, mais des déclarations où perçait une véritable déception après un peu plus de dix ans de conventions TER.
Le transport ferroviaire ne se limite pas au seul conventionnement des services ferroviaires régionaux, il implique également une infrastructure sur laquelle les régions ont réclamé un droit de regard, voire une vraie influence.
Charles Marziani, vice-président chargé des transports à la région Midi-Pyrénées, a ainsi regretté l'absence d'un lieu de concertation sur les Trains d'Equilibre du Territoire (TET). Jusqu'aux lignes LGV, où les régions représentées regrettaient de ne pas pouvoir jouer un rôle plus important, d'autant qu'elles en assurent de plus en plus le financement.
"Les sillons sont limités, et nous regrettons que les arbitrages ne tiennent pas suffisamment compte des choix des élus, a déclaré Jean Yves Petit, vice-président de la région PACA, délégué aux transports et à l'écomobilité, faisant ainsi écho à son collègue de Toulouse.
Une volonté de coordination
La journée a commencé par une forte revendication en faveur d'une coordination des transports organisée, pour tous les modes, à l'échelle régionale. Ce n'était pas une surprise. Jacques Auxiette, en sa qualité de président de la commission infrastructure et transports de l'Association des Régions de France (ARF) a été dans son rôle; il a rappelé la proposition de l'association, articulée sur les schémas régionaux de mobilité, qu'il voudrait voir devenir prescriptifs.
Cette proposition est maintenant connue, elle fait partie du manifeste des régions et semble avoir la faveur du Président de la république. Non, la surprise a tenu plutôt dans le ton résolument décentralisateur emprunté par les édiles régionaux, quitte à égratigner l'Etat (en dépit d'une proximité politique assumée).
Roland Ries, Le président du GART, quant à lui, s'est déclaré régionaliste aussi, sans toutefois se prononcer sur la solution précise qui permettrait une vraie prise en main des transports par la région. Et là où Jacques Auxiette se déclarait pour un versement transport additionnel, Roland Ries restait plus ouvert : "additionnel ou interstitiel, il nous faut sans doute une recette, quitte à considérer en aparté que l'idée dune nouvelle charge sur les salaires avait peu de chances de séduire Bercy".
Pour finir, le colloque est resté globalement sur le constat, et il a été essentiellement question de ferroviaire. Mais les régions - toutes - ont fait une part à l'autocar, "un mode qu'elles mettent de plus en plus en avant, constatait avec satisfaction le délégué général de la FNTV, Eric Ritter. Faut-il y voir la marque de la maturité d'une région futur chef de file des transports, quel que soit le mode, on peut l'espérer".