Face à l’avenir incertain du projet de ligne à grande vitesse en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les Chambres de commerce de la région ont annoncé le 21 janvier leur volonté de soutenir activement le projet moins coûteux de Nouvelle Ligne Ferroviaire, qui serait soutenu par 80% des Pacaïens.
Une solution de compromis dont dépend "l'avenir de notre territoire". C'est avec ces mots que les Chambres de commerce (CCI) de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont annoncé le 21 janvier 2013 leur soutien, et leur volonté de mobiliser autour de l'idée de Nouvelle Ligne Ferroviaire (NLF) entre Nice et Le Marseille, proposée le 9 janvier par le Copil*. Ce projet, qui pourrait voir le jour au détriment du projet menacé de la LGV PACA, est soutenu à la fois par les élus et 80% des Pacaïens.
Un projet "réaliste et réalisable"
Si la NLF est aujourd’hui mise en avant, c’est principalement parce qu’elle apparaît, aux yeux des CCI, comme une solution "réaliste et réalisable". Le nouveau projet, qui serait conçu en trois grandes étapes, n’imposerait pas la très grande vitesse sur toute la ligne, mais comprendrait notamment des aménagements sur les lignes ferroviaires existantes, ce qui aurait pour avantage de réduire les coûts. Les réalisations prioritaires concerneraient la traversée de Marseille par un tunnel à quatre voies à quai sous Saint-Charles, la création d’une quatrième voie dans la vallée de l’Huveaune, ainsi qu’une ligne nouvelle de l’Est Var à l’Aéroport Nice Côte d’Azur. Ces améliorations, chiffrées à 7,4 milliards d’euros sur dix ans, devraient permettre de faire gagner une heure trente de temps de trajet aux usagers voyageant entre Marseille et Nice.
Une mise au placard de la LGV PACA
L’alternative paraît également s’imposer en raison de la menace qui pèse sur le projet de LGV PACA, avec son coût exorbitant de 15 milliards d’euros, la controverse qu’il a créé, et surtout depuis l’annonce faite par le gouvernement en juillet 2012 que certains grands projets de construction ferroviaires pourraient être sacrifiés sur l’autel de la crise. Afin de déterminer quels sont les projets prioritaires et ceux qui ne le sont pas, une "Commission mobilité 21" a vu le jour. Elle devrait rendre ses conclusions d’ici le mois d’avril 2013. Il en découlera un nouveau Schéma national de mobilité durable, qui sera proposé par le ministre délégué chargé des Transports, Frédéric Cuvillier.
En clair, malgré la nécessité de désenclaver la région PACA, et de désaturer son réseau ferré, le projet de LGV pourrait être repoussé aux calendes grecques sans aucune autre alternative. C’est la raison pour laquelle les Chambres de commerce ont décidé de soutenir activement la NFL. Car sans elle, "l’asphyxie de nos réseaux routiers et ferrés est garantie à l’horizon 2020", indiquent-elles, en insistant sur la nécessité de parvenir à "un consensus des élus et de la société civile, fort et audible en faveur du projet".
Pour vanter les mérites de cette solution intermédiaire, les CCI ont décidé de mêler les mots à l’action. Ce mardi 22 janvier, un appel au rassemblement à la gare de Nice-Saint-Augustin a été lancé par la Chambre de commerce Côte d’Azur aux acteurs socio-professionnels des Alpes-Maritimes. Il est en outre prévu que dans les trois prochains mois, "les élus des CCI de PACA engageront des démarches auprès des élus locaux et des acteurs socio-économiques, du Comité de Pilotage de la NLF, des parlementaires et de la Commission Mobilité 21".
*Copil : Comité de pilotage réunissant le préfet de le région les élus des collectivités partenaires du projet de LGV PACA.