La rénovation du tramway sur pneus nancéen a été décidée le 27 avril par la Communauté Urbaine du Grand Nancy. Une décision qui est loin de faire l’unanimité.
Stan, le tramway sur pneus nancéen, fait de la résistance. Le 27 avril dernier, la communauté urbaine du Grand Nancy (CUGN) a en effet acté la rénovation de la ligne 1 du tram qui devrait durer trente mois. Coût estimé des travaux : 560 000 euros par véhicule, soit 14 millions d’euros au total, selon la CUGN.
Initialement prévu pour fonctionner jusqu’en 2020-2022, le tramway doit cependant faire l’objet, à mi-vie, d’une grande rénovation, "un processus normal de maintenance et de contrôle", indique le Grand Nancy. Au menu du lifting, il est prévu le remplacement des parties obsolètes, la réduction des bruits à l’intérieur comme à l’extérieur des véhicules, ainsi que l'amélioration du confort et du design des véhicules.
Une rénovation critiquée
Ce choix de rénovation est loin de faire l’unanimité. Pierre Debano, ex-élu aux côtés de l'ancien maire de Nancy, Claude Coulais, n'est par exemple pas convaincu. "La décision a été prise par une majorité de ses membres sans qu’ils aient eu en main, semble t-il, toutes les données sur la question", indique-t-il dans un communiqué. Selon lui, il serait plus judicieux d'opter pour la mise en service d'un trolleybus bi- articulé (un moyen de transport électrique semblable à un bus, mais relié à des caténaires aériens lui fournissant le courant), plutôt que d’engager des travaux coûteux dont on ne connaît pas encore le montant total avec certitude.
Pour sa part, la CUGN ne veut pas entendre parler du trolleybus, arguant qu'un changement de cette ampleur serait trop long à mettre en œuvre et trop coûteux : "un tel choix nécessiterait au minimum quatre ans d’études, de procédures, d’autorisations administratives et de travaux pour adapter la plateforme actuelle du tram conçue pour un mode guidé", indique un communiqué. Le document estime à "12 millions d’euros" les travaux nécessaires à la mise en place d'un tel dispositif. En ajoutant les 30 millions que coûteraient l'achat de 25 trollebus, l'addition risquerait en effet d'être élevée.
Pourtant la triste renommée du tramway sur pneus, célèbre pour ses problèmes techniques à répétition, a engendré de nombreux coûts supplémentaires de maintenance au point que la ville de Caen a annoncé récemment qu'elle abandonnerait prochainement cette technologie. Pourtant, le Grand Nancy persiste et signe. Le tramway sur pneus n’a donc pas fini de faire parler de lui.