Le rapport annuel sur la sécurité routière, version 2014, a été dévoilé à l’occasion du Forum International des Transports, qui se tient actuellement à Leipzig (et jusqu'au 23 mai). Malgré une mortalité sur les routes en baisse de 1,7% sur un an, la réduction moyenne de tués atteint son plus faible niveau en dix ans, accusant un bilan particulièrement critique pour les usagers vulnérables.
"A moto ou en scooter, sans équipement complet, vous risquez d’y laisser votre peau", clame la dernière campagne pour la sécurité routière du gouvernement, lancée en avril dernier. Affichages, spots télévisés, campagnes de sensibilisation…, depuis plus de dix ans, les autorités sont en lutte franche pour résorber le nombre de tués sur les routes. Selon les chiffres de la base de données internationale sur la sécurité routière et leur analyse (Irtad), dévoilés ce jour à l’occasion du Forum International des Transports de Leipzig en Allemagne (il se tient jusqu'au 23 mai), ces politiques se sont révélées relativement efficaces. Entre 2000 et 2012, la mortalité a chuté de près de 40%, avec une baisse de 1,7% des tués sur la dernière année.
Derrière la tendance, des réserves
Si la courbe d’évolution globale de la mortalité sur les routes affiche une pente douce, l’Irtad émet quelques réserves. "La réduction moyenne enregistrée atteint son plus faible niveau en dix ans", observe-t-elle. Sur 37 pays analysés, dix ont affiché une hausse de mortalité en 2013 (selon les tendances préliminaires), parfois de plus de 10%. Par ailleurs, la sécurité des usagers dits "vulnérables", à savoir les cyclistes, motocyclistes, et les piétons, laisse encore à désirer.
Le nombre d’accidentés vulnérables a cessé de reculer depuis 2009, "dans certain cas, il a même augmenté", note l’Irtad. Alors qu’en douze ans, les accidents mortels pour les occupants de véhicules ont diminué de moitié, ce chiffre a baissé de seulement 34% pour les piétons, 31% pour les cyclistes et 17% pour les motocyclistes. Les autres victimes marquantes sont les personnes âgées. Parmi les causes de mortalité chez les plus de 65 ans, la part des accidents de la route a franchi les 30% dans certains pays observés. Au Japon, ce chiffre avoisine les 55%.
"Ce bilan mitigé ne permettra pas de contribuer de façon notable à la réalisation de l’objectif fixé par l’ONU : enrayer la hausse du nombre de tués sur les routes et inverser la tendance", conclut l’Irtad. A l’échelle planétaire, les accidents font 1,3 million de victimes chaque année, et grimperait à deux millions en 2020 "si aucune action vigoureuse n’est entreprise pour y remédier".