Tout est difficile, et politiquement compliqué à Marseille. Comme en témoigne l’opposition de la majorité des élus au projet de métropole. Pourtant, c’est pour Marseille – le projet de métropole Aix-Marseille Provence – que le débat sur la Métropole a été le plus riche d’enseignements et pour finir, semble aboutir à l’adoption d’un périmètre de transport métropolitain.
L’amendement, soutenu par une poignée de sénateurs, a été défendu de manière très explicite par le sénateur Yvon Collin, lors de la séance de mercredi 5 juin : "La compétence "mobilité urbaine" attribuée à la métropole Aix-Marseille-Provence comme aux autres métropoles ne recoupera en réalité qu’une partie des transports organisés dans les espaces métropolitains, qui incluent à la fois des zones urbaines denses et des zones peu denses, voire plusieurs pôles urbains denses. Il ne paraît donc pas utile de réduire la compétence des métropoles à des périmètres de transports urbains, compte tenu des besoins couverts par les services réguliers et les transports à la demande".
On ne peut mieux dire que les métropoles ne reposent pas sur une logique exclusivement urbaine, en transports notamment, caractérisée par un périmètre de transports urbains (PTU), mais sur une gamme de services complémentaires, dont les services routiers de voyageurs, bien connus des départements.
Changer de logiciel
Pour preuve les préconisations de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV) qui titrait sur son site (www.fntv.fr) sur le type de desserte à mettre en place pour les futures métropoles, alertant sur l’impossibilité qu’il y aurait pour celles-ci (1), si elles étaient considérées comme des autorités organisatrices urbaines, à desservir les territoires vastes, et parfois peu denses qui seraient les siens, à Marseille comme ailleurs. Pour des raisons liées à l’infrastructure, pour laquelle les autocars sont adaptés, et pour des raisons sociales, la convention collective du transport routier plutôt que la convention collective urbaine, et les entreprises qui sont spécialisées dans ce type de dessertes peu denses mais appréciées par les voyageurs, il fallait changer de logiciel de pensée.
C’est ce à quoi sont parvenus les sénateurs qui ont approuvé, en premier lecture, l’amendement consistant à adopter un périmètre de transport métropolitain pour la métropole de Marseille. Pour les autres métropoles, le débat est renvoyé au volet 3 de la décentralisation, soit cet hiver, par la ministre Lebranchu. Un vrai challenge pour les autocaristes.