Alstom et la RATP ont annoncé le 12 avril 2011 la création de Metrolab, en direct du congrès de l'UITP à Dubai. Détenue à parité, cette société spécialisée dans la recherche et le développement doit permettre l'éclosion du métro automatique du 21ème siècle, selon les deux associés.
Cela faisait un an qu'ils couvaient leur projet. Alstom et la RATP ont finalement officialisé le 12 avril 2011 la création d'une société commune, Metrolab, chargée de plancher sur le métro automatique du futur.
Le marché du métro automatique est promis à un très bel avenir. Il est estimé à plus de 13 milliards d'euros pour les cinq prochaines années. "Depuis 2009, plus de la moitié de la population mondiale vit dans un environnement urbain. Le métro automatique est la solution la mieux adaptée pour lutter contre la congestion des grandes métropoles. Avec cette alliance, nous voulons apporter la meilleure réponse aux attentes en la matière", déclare Pierre Mongin, président du groupe RATP.
Partage des compétences
Cette joint-venture, qui associe un industriel et un opérateur, est une des premières du genre à l'échelle mondiale. "Alstom apportera son ingénierie et son expérience en matière de réalisation de métro. Un quart des métros en exploitation dans le monde est signé Alstom. Le potentiel du métro automatique est en effet très important, qu'il s'agisse de création de système complet ou de rénovation de lignes existantes. Un cinquième des métros en circulation ont plus de trente ans et demande plus de capacité. Par ailleurs, d'ici à 2015, plus de 500 villes dans le monde dépasseront le million d'habitants", explique Philippe Mellier, président de Alstom Transport.
De son côté, la RATP souhaite apporter ses connaissances en matière d'exploitation. "Nous bénéficions d'un important retour d'expérience sur les questions de la maintenance notamment. L'offre que nous allons concevoir devra composer avec la diminution des ressources publiques. Pour les rénovations de lignes notamment, il est essentiel de proposer une solution qui soit la plus pertinente possible sur le plan économique, sans pour autant faire des concessions sur les questions de l'efficacité et de la sécurité. Notre expérience d'exploitant sera un atout", souligne Pierre Mongin.
Dans un premier temps, Metrolab va réunir 15 collaborateurs issus des deux partenaires et experts en matière d'intégration de systèmes de transport urbain complexes. À la tête de Metrolab, on trouve deux directeurs généraux, François Jasmin (RATP) et Didier Valière (Alstom Transport). Le Conseil de Metrolab sera présidé par Marc Chatelard (Alstom Transport) et Yves Ramette (RATP). Metrolab sera financé par fonds propres. L'investissement initial se compte en plusieurs dizaines de millions d'euros.
Première éclosion en 2013
Métrolab va développer des systèmes complets, couvrant aussi bien les infrastructures, le matériel roulant, la signalisation, l'information voyageur, l'exploitation ou encore la maintenance.
Les solutions créées pourront être commercialisées par le groupe RATP ou par Alstom Transport sous le nom Optinet. "Il n'y a aucune exclusivité. Notre offre pourra être utilisée pour répondre à des appels d'offres partout dans le monde, ensemble comme séparément", affirme Pierre Mongin. Les deux partenaires ont donné un premier rendez-vous en 2013, date à laquelle ils promettent de présenter la première concrétisation des recherches de Metrolab, sous la forme d'une rame "démonstratrice" de métro.
Enfin, pour Pierre Mongin, cette alliance doit permettre à la RATP de faire face aux grandes évolutions qui l'attendent, avec l'ouverture à la concurrence et le projet du Grand Paris. "Ce dernier constitue une fantastique opportunité de faire avancer les innovations dans le transport public. Le Grand Paris nous oblige également à évoluer dans notre posture. Nous ne serons pas dans notre traditionnel rôle d'acheteur public, il s'agira de la Société du Grand Paris et nous devons nous préparer à être un de ses fournisseurs. L'alliance avec Alstom va nous permettre de proposer des solutions particulièrement innovantes".
David Reibenberg, en direct de l'UITP Dubai