Qu’on l’appelle Marseille-Aix-Provence, ou Aix-Marseille-Provence, le dernier épisode en date des débats concernant la métropole marseillaise ne manque pas d’interroger : l’amendement du député PS Patrick Mennucci, qui tendait à revenir sur la notion de périmètre de transport métropolitain (PTM) adoptée au Sénat, a été retiré. On en ignore encore la raison.
La métropole est un débat porteur sur le plan économique, et c’est aussi pour cela que les transports doivent figurer au rang des compétences obligatoires de la métropole. Dans la vie quotidienne de nos concitoyens, l’activité économique et la mobilité sont étroitement liées, il ne faudrait donc pas attendre le volet 3, comme on l’a entendu.
La question de la fiscalité locale retient aussi toute l’attention, car un projet métropolitain aura forcément un effet d’alignement, voire d’uniformisation sur les taux (y aura-t-il un retour sur investissement ?). C’est une des raisons pour laquelle existent des oppositions au projet.
D’autre part, dans cet espace métropolitain, les transports ont une diversité telle qu’il est impossible de les imaginer sur un même mode, urbain pour être précis. D’un côté, des dessertes en autobus - ou en tramway - pour les pôles urbains, de l’autre des liaisons interurbaines, comme celles qui existent entre Aix… et Marseille.
Les transports, surtout lorsque la densité des périmètres diminue, constituent une activité fortement déficitaire (entre 20 et 30% des dépenses sont couvertes par les recettes, c’est-à-dire les voyageurs). La fiscalité qui permet le financement des transports est très spécifique à notre pays : il s’agit du versement transport (VT), une taxe assise sur les salaires des employeurs publics et privés, destinée à financer le fonctionnement et l’investissement dans ce secteur.
L’enjeu est alors clairement d’assurer le financement des transports marseillais par la fiscalité de la future métropole, en complément des recettes de trafic que génère le réseau urbain de Marseille.
Alors, quelle organisation pour les transports sur la future métropole ? Le débat en cours pointe clairement du doigt un périmètre de transports métropolitain démesuré, voire inadapté pour une entité de cette taille au sein de laquelle coexisteront des solutions transport très différentes, parfois urbaines, parfois interurbaines. La disparition de l'amendement Mennuci n'est qu'un nouvel épisode de cette discussion fondamentale.