Le gouvernement avance doucement mais sûrement sur la voie d'une organisation territoriale diversifiée. En région PACA, où il veut mettre de l'ordre dans l'intercommunalité, mais aussi lorsqu'il s'agit d'initiatives régionales comme en Alsace, où le projet d'une AO régionale fait son chemin.
Le préfet chargé du projet de l'agglomération Marseille-Provence, Laurent Théry, a déclaré le 23 novembre dernier que la métropole "se substituerait aux intercommunalités existantes", afin "de ne pas alourdir le millefeuille territorial. Comment mettre en place la métropole et en même temps faire en sorte que la proximité soit respectée ? C'est toute la quadrature du cercle", a-t-il souligné, alors qu'il était invité à l'assemblée générale de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence.
"Entre la commune et la métropole, il faut trouver des échelles intermédiaires, sans alourdir l'édifice des institutions, a précisé le préfet lors de sa première intervention publique depuis sa nomination le 19 septembre dernier. La métropole se substituera aux intercommunalités existantes, alors que la région sera conservée".
Interrogé sur la fronde des élus de la région, qui voient d'un très mauvais œil la mutualisation des moyens entre Marseille et les villes alentour, Laurent Théry a fait part de la "volonté ferme et déterminée du gouvernement de mener à bien ce projet, selon le calendrier prévu. Le fait est que de toute façon, la loi passera et sera présentée au Parlement au printemps prochain", a-t-il assuré. Le gouvernement prévoit un texte général sur la décentralisation, avec un chapitre sur les métropoles et les grandes métropoles de taille européenne, dont Marseille.
"L'Etat n'est pas là pour dicter, imposer un projet, mais pour le coproduire, mais le temps est compté", a ajouté le préfet, annonçant la tenue d'une "conférence métropolitaine le 21 décembre pour débattre des premiers travaux".
L'agglomération marseillaise (1,8 million d'habitants) est divisée aujourd'hui en six structures intercommunales (Marseille, Aix, Aubagne, Martigues, Salon-de-Provence et Istres), que le gouvernement souhaite voir à terme cheminer vers une métropole. Mais les élus de la région ne l’entendent pas de cette oreille, et plus de 50 maires des Bouches-du-Rhône ont écrit fin octobre au Président de la République pour dire non à la métropole. A l’opposé, un "manifeste métropolitain" signé par des acteurs de la société civile et des chefs d'entreprises, a été lancé jeudi dernier.