Manchester teste le MaaS et veut l'adopter
Offre multimodale. Transport for Greater Manchester (TfGM) supervise chaque année 2,1 milliards de voyages effectués sur son territoire, 59% d’entre eux étant réalisés en voiture. En 2017, l’autorité organisatrice de mobilité du Grand Manchester a voulu conduire une expérimentation MaaS, avec le triple but de réduire la congestion, d’améliorer la qualité de l'air et d’augmenter la disponibilité, l'accessibilité et la fiabilité de ses transports en commun. Au mois d’octobre, un petit nombre de «commuters» volontaires (39) ont pu bénéficier d’une offre multimodale sur le réseau. Les participants recevaient tous les jours des plans de voyage personnalisés, avec des itinéraires recourant à des moyens de transport comme les bus, trams, vélos en libre-service, covoiturage, taxi, navette à la demande ou encore la marche (tous proposés à travers une offre unique). À la suite de cet essai, 26% des participants ont indiqué qu’ils étaient désormais plus enclins à utiliser les transports publics. Et 21% veulent davantage recourir au vélo ou à la marche à pied. De plus, la perception positive des transports en commun a augmenté de 27% auprès des voyageurs, alors qu’elle était en déclin auparavant. Notons également qu’un quart des participants ont accepté les propositions de type nudge (suggestions de bonnes pratiques), un signe encourageant pour continuer à proposer des itinéraires personnalisés alternatifs.
Effets durables. Mais les effets positifs ne se sont pas estompés sitôt finie l’expérimentation. Six mois après le test, 82% des participants se montraient enthousiastes à refaire l’expérience. Une majorité d’entre eux voulait augmenter son budget transport pour accéder au MaaS, et 20% avaient incorporé un mode de voyage actif dans ses déplacements quotidiens. Enfin, un tiers des propriétaires de voitures ont indiqué vouloir renoncer à leur véhicule. TfGM a trouvé ces résultats «très encourageants» et indique travailler actuellement à la constitution d’une véritable offre MaaS. Avant que le Brexit arrive, TfGM comptait s’appuyer sur les programmes européens iMOVE et MaaS4EU pour mettre sur pied ce programme. Il faudra trouver d’autres sources de financement.
G. H.