Pour pallier les problèmes de régularité fréquemment dénoncés sur la ligne A du RER, la RATP aurait recours à une méthode radicale : les conducteurs de trains seraient incités à ne pas marquer l'arrêt à certaines stations afin de mieux respecter les horaires. C’est du moins ce qu’ont confié certains d'entre eux interrogés par Europe 1. Le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) n’a pas tardé à hausser le ton.
Une enquête publiée ce matin par Europe 1 révèle que certains conducteurs de la ligne A du RER seraient incités à ne pas marquer pas l’arrêt à certaines stations pour mieux respecter les horaires. Interrogée dans le cadre de cette enquête, la RATP a rejeté la faute sur le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) assurant qu’elle ne fait que respecter les consignes de son autorité organisatrice. Par voie de communiqué de presse, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France et du Stif a tenu a préciser qu’à "aucun moment, le Stif ne demande à l’exploitant de sacrifier la desserte des arrêts pour satisfaire aux objectifs de régularité".
Explication de texte
Rétrospectivement, le contrat signé en mars dernier entre le Stif et la RATP introduisait effectivement des objectifs de ponctualité mesurés pour chaque trajet, et prenant en compte le nombre de voyageurs concernés. En parallèle, le Stif a également mis en place des indicateurs de desserte, comme le respect du nombre de trains dans le tronçon central ou en bout de lignes afin d’éviter les retournements de trains avant le terminus. Dès lors, les voyageurs sont considérés comme en retard s’ils arrivent plus de cinq minutes après l’heure prévue à leur destination. Assurant qu’elle entend pénaliser la RATP dès lors que la desserte prévue n’est pas réalisée dans les cinq minutes, l’autorité organisatrice vise un objectif de ponctualité sur le RER A de 94 % de voyageurs arrivant à l’heure. Sauf que selon le Stif, ce chiffre avoisinerait 85,6% en 2012. Conclusion : "ce résultat aura pour conséquence l’application du malus maximum en 2012 sur la ponctualité du RER A", tranche le Stif.