Comme c’est devenu l’usage, en présentant les vœux du Sytral, pour l’année 2015, le 30 janvier dernier, son président Bernard Rivalta a dévoilé une véritable feuille de route pour l’autorité organisatrice élargie depuis le 1er janvier à l’ensemble du département du Rhône, une première en France. Mais sans pour autant être certain d’être encore là dans quelques jours…
Né en octobre 1985, le Sytral a succédé au Syndicat Mixte des Transports de la Région Lyonnaise, dans la lignée politique de la décentralisation voulue par celui qui était alors Président de la république, François Mitterrand. Et il n’a connu que trois président depuis : Jean Rigaud de 1985 à 1995, puis Christian Philip jusqu’en 2001 et Bernard Rivalta, ensuite. Incontestablement, le réseau qui avait déjà de bonnes bases, a conforté ses positions.
Son président actuel n’est pas peu fier d’annoncer qu’avec 320 voyages effectués dans les transports en commun lyonnais, par habitant et par an, "c’est deux fois plus que des villes de taille comparables, telles que Lille ou Marseille". Des résultats auxquels Bernard Rivalta souhaite associer l’exploitant Keolis : "félicitations, certes, mais qui ne valent pas attribution", a-t-il déclaré, à l’attention de Jean-Pierre Farandou, président de Keolis, faisant allusion à la prochaine consultation qui va intervenir en vue du renouvellement de cette délégation de service public qui s’élève à deux milliards d’euros, à échéance de cette fin d’année.
En parallèle, le Sytral mène une politique ambitieuse : un milliard d’euros d’investissement sur le troisième plan de mandat qui démarre avec le prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Lyon-Sud, le prolongement de la ligne de tramway T1, celui de la ligne T5 vers le nouveau stade de l’Olympique Lyonnais, de nouveaux parcs-relais, des sites propres pour autobus… Tout cela, "sans dégradation de notre situation financière".
Reste que 2015 sera marquée par la prise en responsabilité d’autres réseaux que ceux des Transports en Commun Lyonnais (TCL). Viennent d’entrer dans le giron Cars du Rhône, les réseaux de transports en commun de Villefranche-sur-Saône (Libellule) et Rhônexpress, la liaison par tramway entre la gare de Part-Dieu et l’aéroport de Lyon Saint Exupéry, exploitée par Transdev. De facto, entrent dans le giron du Sytral les autocaristes régionaux : Berthelet, Planche, CarPostal, Maisonneuve…
Bernard Rivalta suspendu à la décision du Conseil d’Etat
Ce trentième anniversaire devrait être célébré tout au long de cette année. Mais son président Bernard Rivalta pourrait en manquer quelques épisodes. Son élection au conseil communautaire (et métropolitain) de Lyon a fait l’objet d’un recours, demandant l’annulation du scrutin, action qui a été validée par le tribunal administratif. A ce jour, l’affaire doit passer très prochainement devant le Conseil d’Etat.
Plusieurs alternatives sont possibles à ce jour. Soit le Conseil d’Etat confirme son élection et dans ce cas, l’actuel président du Sytral conserverait ses mandats. Soit il confirme l’annulation de l’élection de Bernard Rivalta et, dans ce cas celui-ci les perdrait. Ce serait alors Georges Barriol, actuel vice-président du Sytral, qui assurerait la présidence de l’autorité organisatrice jusqu’à l’élection d’un nouveau président, qui pourrait intervenir vraisemblablement à l’occasion des cantonales de mars prochain. Si Bernard Rivalta était réélu, il retrouverait vraisemblablement son siège. Sinon, ce serait une autre histoire.