L’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), et la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) expliquent en quoi la gratuité des transports pour les voyageurs est (très) peu recommandée.
Lorsqu’une fédération chargée de représenter les voyageurs décrie l’éventualité d’un service de transport gratuit, on croirait presque s’être trompé d’adresse. C’est pourtant ce que défend la Fédération nationale des usagers de transport (Fnaut), aux côtés de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), dans un communiqué de ce jour. Les deux organismes développent leur argumentation sur dix points précis qui justifient la contribution du voyageur via l’achat de titres de transport.
La menace du déficit
L’UTP et la Fnaut indiquent notamment que les frais d’exploitation des transports publics en province (tous réseaux confondus) ont représenté 3,8 milliards d’euros en 2012, la vente de titres de transport n’ayant couvert que 31,4% de ce chiffre. Autre constat : alors que les coûts d’exploitation augmentaient de 5% entre 2002 et 2012, les recettes commerciales, elles, était en baisse de 15%. Par ailleurs, les dotations de l’Etat aux collectivités sont gelées jusqu’en 2016, alors que le trafic progresse sensiblement chaque année (4% en 2012, et 3% en 2013). Le financement des transports publics semble donc être de plus en plus compliqué.
Loin de mettre en avant la gratuité des transports, qualifiée de "fausse bonne idée", le syndicat et la fédération en appellent à la responsabilité du voyageur. "Il n’est pas logique que les premiers bénéficiaires d’un service de transport ne contribuent pas à en payer une partie". En effet, la baisse du coût de transport se répercuterait sur la contribution des collectivités locales, et donc par extension, des contribuables - qui, cependant, n’empruntent pas nécessairement les transports publics. L’UTP et la Fnaut précisent toutefois que "tout service public doit être équitable", en faisant appel à la tarification solidaire, proportionnelle à la capacité financière des voyageurs.