Alors que le secteur du transport urbain peine à se féminiser, l’OPCA Transports dressait, ce 12 mars, un état des lieux de son action en faveur de la formation et du recrutement des femmes.
L’égalité homme-femme en matière d’emploi dans le secteur des transports (fret et voyageurs) est encore loin d’être une réalité. En effet, alors que la filière emploie 700 000 salariés en France, seules 18,7% sont des femmes.
Face à ce constat, l’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) de ce secteur, a mis en place, en 2012, diverses actions en faveur d’une plus grande représentation féminine dans les métiers du transport et de la logistique. Ce 12 mars, l’association dressait un bilan de ses actions lors d’une conférence de presse.
Une action qui commence à porter ses fruits
L’engagement de l’OPCA Transports s’est traduit, au cours de l’année 2012 par plusieurs actions, telle que la mise en place de la formation "T Profession’Elles", dont un des buts est de pérenniser l’emploi féminin. Egalement, des conventions de mixité et d’égalité professionnelle ont été signées avec six régions de l'Hexagone. Elles visent à encourager les politiques d’emploi destinées aux femmes.
De plus, un film diffusé en avant-première lors de la rencontre avec la presse ce 12 mars, présente huit femmes, toutes formées par l’OPCA Transports, qui ont choisi de devenir conductrices de car scolaire, de tramway et même capitaine de Batobus. Ce court reportage a pour objectif de "promouvoir la féminisation des métiers du transport", indique l’OPCA Transports qui précise que "grâce au film, nous espérons pouvoir convaincre d’autres régions à signer des conventions de mixité avant la fin de l’année 2013". Depuis l’action menée par l’association, 24% de femmes ont bénéficié de formations en 2012, contre 23% en 2011.
Des défis importants à relever
En revanche, si des progrès ont pu être constatés, il reste encore un long chemin à parcourir avant que les freins à l’accès à la profession pour les femmes ne soient définitivement tombés. Par exemple, si 38% des conducteurs de transport de voyageurs sont des femmes, une grande partie d’entre elles sont actives sur la conduite scolaire, à temps partiel. Ce mode de fonctionnement peut, bien entendu, convenir à certaines d’entre elles. Mais la précarité du système peut aussi en rebuter d’autres.
Autre problème, celui d’un nécessaire changement des mentalités. En effet, les stéréotypes consistant à penser que les métiers du transport sont plus adaptés aux hommes, restent encore présents dans l'esprit de certains recruteurs. A cela, l’OPCA rappelle qu’il existe quelques avantages à l’emploi des femmes dans le secteur. En effet, selon l’organisme, ces dernières "ont un taux d’accidentologie plus faible, elles consomment moins de gasoil grâce à une conduite plus sécuritaire et elles sont plus à l’écoute des clients".
Keolis SA est pour sa part convaincu des avantages qu’il y a à travailler avec des femmes. Pour favoriser la féminisation au sein de l'entreprise de transport, un plan d’action sur trois ans, débuté en 2010, a pour objectif le recrutement de 40% de femmes sur les effectifs cadres du groupe.
Marine Ponchut, chargée de mission égalité professionnelle au sein du groupe Keolis, explique cette politique volontariste : "Le plan d’action a vu le jour car nous souhaitions avant tout refléter la population que nous transportons quotidiennement. Cela nous permet également de diversifier nos cibles de recrutement afin de multiplier les chances de travailler avec les meilleurs éléments. D'autre part, nous avons constaté qu'une mixité favorisait les relations sociales au sein de l’entreprise". La démarche du groupe semble porter ses fruits. Si en 2010, seules 27% de femmes étaient recrutées, elles sont aujourd’hui 38,5%.