La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a déposé un recours contre la Déclaration d'utilité publique (DUP) accordée au barreau LGV Limoges-Poitiers.
Alors que la Déclaration d'utilité publique (DUP) du barreau LGV Limoges-Poitiers a été accordée, malgré les avis négatifs de la commission Mobilité 21, de la Cour des Comptes et du Conseil d'Etat, elle continue de susciter de vives réactions.
La tension est d'ailleurs montée d'un cran avec les propos d'Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, et candidat à la présidence de la grande région, qui a évoqué une "fatwa" contre cette LGV. Des termes qui sont jugés insultants par les populations que le barreau enclaverait davantage.
Nouvel épisode dans ce feuilleton qui n'en finit pas, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) vient de déposer un recours devant le Conseil d'Etat. Elle y évoque notamment de "grosses lacunes" en matière d'évaluation socio-économique, l'absence de véritable bilan prévisionnel et le défaut d'utilité publique.
Le président de la Fnaut, Jean Sirvadière, explique: "pour rentabiliser la LGV, il faudrait basculer l'essentiel de la desserte Paris-Limoges au détriment de la ligne classique dont le nombre de dessertes passerait de 11 à quatre allers-retours quotidiens. Les habitants de la Creuse et de l'Indre, par exemple, y perdraient considérablement".
Il cite également "le coût disproportionné de la LGV - plus de deux milliards d'euros - compte tenu de la situation des finances publiques et du fait qu'une alternative existe". En l'occurrence la ligne Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), pour laquelle les travaux de modernisation programmés (500 millions d'euros pour la période 2015-2020, et la même somme pour 2020-2025) permettront à terme le même gain de temps entre Limoges et Paris que la LGV tant décriée.