Les élus de haute et basse Normandie ont décidé de faire mentir l’adage sur l’indécision des Normands et soutenant unanimement entre les deux régions, les cinq départements et les métropoles de Caen, Rouen, Cherbourg et Le Havre un projet de construction de ligne ferroviaire nouvelle entre Paris et les territoires normands.
Ce vendredi 17 mai à Rouen, le président du conseil régional de Haute Normandie Alain Levern arbore un grand sourire pour présenter le tracé, enfin définitif, de cette nouvelle ligne qui doit régler tous les problèmes dans les vingt prochaines années. "Il n’y a aujourd’hui que des bonnes nouvelles à annoncer", déclare -t-il, en expliquant qu’un train rapide atteignant les 250 km/heure serait mieux que la ligne nouvelle de TGV qu’il réclamait à grands cris il y a quelques années. Il y aura moins d’emprises sur les terres agricoles et ça coûtera beaucoup moins cher…
Le réseau ferré normand est indigent. On met autant de temps et parfois plus, aujourd’hui, pour joindre Paris depuis Le Havre, Caen ou Rouen qu’au temps des machines à vapeur dans les années 30. La gare de Rouen enclavée ne peut accueillir plus de trafic. Les incidents et retards sont l’ordinaire, les trains à l’heure l’exception… Caen connaît les mêmes difficultés, tout comme les lignes transversales vers Tours ou Lille.
Mais tout va changer
Ce nouveau tracé doit théoriquement, avec ses équipements, résoudre toutes les difficultés. On devrait commencer, dans une première phase, par faire sauter les verrous du mantois, où tous les convois piétinent entre Mantes-La-Jolie et Paris Saint-Lazare par manque de rails. Une nouvelle voie ferrée "normande" sera construite. Elle permettra de diminuer les temps de parcours et de rejoindre les aéroports de Paris et les interconnexions RER et TGV de la capitale.
La ville de Rouen va, quant à elle, être dotée d’une seconde gare bâtie sur l’autre rive de la Seine. Un tunnel sera creusé sous la Seine à la sortie ouest de la ville. Il permettra de fluidifier la desserte du Havre et quelques trafics transversaux. La capitale normande se retrouvera ainsi dotée d’un véritable nœud ferroviaire sur lequel repose beaucoup d’espoirs.
Cette première tranche de travaux représente un investissement de 5,63 milliards d’euros. Elle devrait être achevée à l’horizon 2025. Dans un second temps, la Basse Normandie, qui bénéficiera indirectement des travaux de la première phase, connaîtra à son tour des chantiers de désenclavement.