Le.Taxi, une géolocalisation nationale organisant la maraude électronique
Après un test à Montpellier, l’Etat a choisi les quais du port de Marseille, pour présenter, jeudi 19 mai, Le.Taxi. Cette plate-forme permet de commander son taxi d’un simple clic en choisissant l’une des applications proposées. Une mesure destinée à moderniser la profession et combler le retard pris avec les VTC.
Non, il ne s’agissait pas d’une énième manifestation de taxis devant la Mairie de Marseille. Le 19 mai, l’intersyndicale des chauffeurs de taxis des Bouches-du-Rhône a assisté au lancement officiel de la plate-forme Le.Taxi. Financée par l’Etat (300 000€ par an), elle a pour vocation d’organiser la rencontre électronique des taxis avec leurs passagers en permettant aux chauffeurs d’être géolocalisés et aux usagers de choisir les caractéristiques du véhicule, via des applis.
A la différence d’Uber, pas besoin de sortir sa carte bleue avant la course pour bénéficier de cette maraude électronique. Pas de frais d’approche non plus. «La plate-forme étant nationale, une seule appli suffit pour visualiser l’ensemble des taxis», précise André Dorso, directeur de projet auprès du délégué interministériel à la sécurité et à la circulation routières. Actuellement, seules deux applis sont disponibles, «tedyCab» (Transdev) et «Zaléou» (RATP). Deux Marseillaises, «MonAppliTaxi» et les «Taxis Marseillais» devraient prochainement rejoindre la plate-forme.
Les applis ne règlent pas le fond du problème
A ce jour 500 taxis, sur les 1300 licenciés à Marseille, ont déjà joué le jeu. «Pour l’Euro 2016, nous espérons bien parvenir à un millier de véhicules inscrits sur la plate-forme», annonce Benoît Haas, directeur départemental de la protection des populations.
«Le.Taxi contribue à la modernisation de la profession et s’inscrit dans la loi du 1er octobre 2014 relative aux taxis et VTC prévoyant le développement de l’accès des clients à l’offre de taxis par voie électronique via un registre national de géolocalisation. Marseille bénéficie de la taille critique pour tester une appli de cette ampleur», explique le Secrétaire général de la Préfecture des Bouches-du-Rhône David Coste. Pour les chauffeurs de taxi, ce dispositif contribue certes à la promotion de la profession mais il ne règle pas le fond du problème. «Cette démarche ne peut marcher qu’à la condition de faire respecter les règles de la concurrence et de ne pas faire du dumping social», explique Rachid Boudjema, président de l’intersyndicale des taxis des Bouches-du-Rhône qui annonce de nouvelles actions dans les jours à venir.