Les VTC, ennemis de la mobilité partagée ?
Abandon des transports en commun. L’apparition des services de VTC apportés par Uber et ses concurrents apparaît comme un frein au développement des autres types de mobilité. Telle est la conclusion d’une étude menée dans sept grandes agglomérations américaines (Boston, Chicago, Los Angeles, New York, San Francisco et la Bay Area, Seattle et Washington D.C.) par l’Institute of Transport Studies de l’université californienne de Davis. Sans surprise, ce sont les jeunes urbains, à fort revenu, qui utilisent les plus les VTC. Une majorité d’entre eux possèdent un véhicule personnel (dans les mêmes proportions que les non utilisateurs de VTC), et 91% n’ont pris aucune décision concernant l’abandon de ce véhicule. Par conséquent, seuls 9% d’entre eux ont décidé d’abandonner un véhicule depuis qu’ils font appel à Uber ou Lyft (l’étude ne précise pas s’il s’agit du seul véhicule en leur possession). Cette décision n’est toutefois pas suffisante pour faire pencher la balance en faveur des VTC. Leurs clients ont ainsi déclaré avoir diminué leur fréquentation des transports en commun dans les villes étudiées de 6%. Dans le détail, on note un impact négatif de -3% sur le trafic pour le bus et -6% pour le tram. À l’inverse, le train a vu sa fréquentation augmenter de 3%, les usagers préférant délaisser leur voiture pour des trajets combiné train plus VTC.
Accroître la congestion urbaine. Les adeptes du VTC indiquent ainsi que ce mode de transport se substitue dans 61% des cas aux transports publics, à la marche ou à l’usage du vélo, « ce qui est donc susceptible d’accroître la congestion urbaine », en concluent les auteurs de l’étude. Les VTC ne seraient utilisés qu’à 39% pour remplacer des déplacements qui auraient été effectués en voiture sachant que seuls 21% des déplacements auraient été réalisés en voiture individuelle, le reste l’aurait été en voiture partagée (18%) ou en taxi (1%).
G. H.