Vienne : un tiers d’abonnés de plus dans les transports publics depuis décembre. Göteborg : 23% de voitures en moins au centre-ville. Pendant deux jours, les 11 et 12 mars, les grandes villes du monde montrent à Nantes que même pendant la crise il existe des solutions de "mobilité durable sous contraintes budgétaires".
C’est le thème de la conférence 2013 de l’Union internationale des transports publics (UITP) organisée à Nantes, parce qu’elle est capitale verte européenne pour 2013. Un rendez-vous surtout européen, puisqu’à part quelques représentants de la Chine, du Brésil et du Canada, les grandes villes européennes sont à l’honneur.
Les inventeurs du transport public de demain revisitent leurs outils. En vedette, la taxe de la congestion de Göteborg. Les automobilistes têtus financent 40% d’un nouveau tunnel, les autres prennent le train, et contribuent à amortir les lourds investissements dans le rail. A Vienne, la baisse d’un coup de 20% de ses prix a dopé les transports publics.
"Les responsables politiques comprennent qu’il faut innover parce que même en temps de crise, nos villes grossissent, deviennent invivables et que l’investissement dans le transport public, même s’il coûte cher, relance aussi leur économie", plaide Alain Flausch, le secrétaire général de l’UITP. En attendant les artisans des transports publics de demain revisitent leurs outils. Financiers d’abord : le péage urbain, les taxes foncières, les taxes sur les plus-values immobilières, les partenariats public-privé, les cartes prépayées, la hausse de tarif ciblée, il n’y a pas de tabou. Les outils de communication aussi.
"Il ne faut plus parler de transport mais de la ville que l’on construit", insiste Alain Flausch. Les outils de décision évoluent aussi : la concertation, la "gestion" de la presse, le référendum. Per Als, directeur des transports de Copenhague résume la situation : "Il nous faut trouver les moyens de décisions rapides pour des temps longs".