Pour la Fnaut, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports, ça ne fait aucun doute. Si la crise du ferroviaire est d’ores et déjà là, les transports urbains vont suivre. Et pour des raisons très proches qui associent le manque d’investissements, le manque de consistance et de qualité de l’offre et les erreurs en matière de tarification.
"Une situation d’urgence qui n‘est pas perçue par les décideurs politiques, explique Jean Sivardière le président de la Fnaut qui lors d’une conférence de presse le 9 janvier dernier, fait état d’un contexte politique lui-même très défavorable aux transports publics, à peine cités dans le projet de loi sur la transition énergétique [alors que le gouvernement] abandonne l’écotaxe et relance les investissements autoroutiers et que la TVA sur le transport public, pourtant produit de nécessité, a été porté de 7 à 10%".
Et selon la Fnaut, du côté des transports urbains, des signes négatifs apparaissent depuis les élections municipales de mars 2013 puisque "beaucoup de nouveaux élus favorisent le retour de la voiture en ville [et] que des projets de TCSP sont abandonnés (Amiens, Nîmes, Tours, Niort), et que des places piétonnes sont transformées en parkings (Auray, Béthune, Roubaix) et que des couloirs bus et des bandes cyclables sont supprimés"».
Si le lancement du troisième appel à projets TCSP après deux années de retard va quelque peu relancer les investissements, la Fnaut juge urgent un quatrième appel qui serait centré sur les TCSP des villes moyennes et sur le périurbain. Côté offre, la Fnaut constate de première dégradation dans une vingtaine d’agglomérations, alors que la hausse des tarifs est considérée comme "risquée" car elle peut "inciter une partie des usagers à reprendre leur voiture".
Les solutions résideraient dans la baisse des coûts de production des transports publics notamment par la généralisation des sites propres et de priorités aux carrefours. Et pour les financements, la Fnaut rappelle qu’une simple taxation d’un centime des carburants rapporterait 600 millions d'euros par an …
Des préoccupations que partagent les exploitants. Jean-Marc Janaillac, président de l’UTP, rappelait le 8 janvier à l’occasion des vœux de son organisation les impacts négatifs conjugués de la "hausse de la TVA, de l’abandon de l’écotaxe et de la dégradation du modèle économique des transports publics".