Les crédits de la LGV Limoges-Poitiers reportés sur la route ?
Barreau de Limoges. Changement radical de discours pour les élus de Limoges Métropole et du département de la Haute-Vienne qui, après avoir œuvré depuis 2003 pour que soit construit un barreau LGV Limoges-Poitiers raccordé à la LGV SEA, réclament désormais le remboursement de leur « ticket d'entrée ». En effet, le Conseil régional du Limousin, la Ville et l'agglomération de Limoges ainsi que le département de la Haute-Vienne ont contribué au tour de table financier pour la construction de la LGV SEA sous condition d'un raccordement via le barreau LGV Limoges-Poitiers. Ce malgré une forte opposition du reste du territoire limousin, qui risquait de se trouver davantage enclavé, le barreau constituant une menace pour la ligne historique POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), qui dessert toute la région.
DUP annulée. Ces élus bénéficiaient du soutien de l'ancien président de la République, François Hollande, qui a construit sa carrière en Limousin. Mais le projet avait été jugé inadapté par le rapport Duron consacré à l’avenir des trains d’équilibre du territoire (TET), par la Commission Mobilité 21 chargée de prioriser les projets d’infrastructures, et par la Cour des Comptes. La DUP avait même été annulée par le Conseil d'Etat. Limoges Métropole, la Ville et le département réclament désormais le remboursement des sommes avancées (respectivement 3,2 M€ ; 2,6 M€ et 5 M€). Si ces collectivités se font sans doute peu d'illusion sur leurs chances d'être remboursées, elles espèrent sans doute faire pression sur l'Etat pour dossiers liés au désenclavement de l'ex-Limousin, et notamment pour la mise à 2 fois 2 voies de la RN 147 entre Limoges et Poitiers, et même au-delà jusqu'à Bressuire.
Olivier Jacquinot