Parler transport dans la campagne présidentielle 2012, c’est confronter des idées autour de trois thématiques transversales : l’environnement, le social et la finance. Avançant leurs pions selon la sensibilité de leurs partis politiques, cinq "responsables" transport des candidats en lice ont participé à un débat organisé par Mobilettre le 6 février dernier à Paris. Morceaux choisis.
Dans l’arène du Théâtre Pierre Cardin à Paris, ils étaient cinq : Hervé Mariton (UMP), Roland Ries (PS), Pierre Serne (EELV), Daniel Garrigue (Modem) et Pascale Le Néouannic (Front de Gauche). En face, divers acteurs du secteur des transports comme la RATP, la Fédération nationale du transport de voyageurs (FNTV), l’Union des transports publics (UTP), Cofiroute ou encore Réseau Ferré de France (RFF) leurs ont posé des questions très précises sur l’avenir de la filière : faut-il continuer de développer les infrastructures ? Quelles sont vos priorités en matière de financement ? Poursuivriez-vous le Grand Paris ? Quelles sont les urgences de la mobilité ?
Pour ou contre le SNIT ?
Au chapitre infrastructures, le Schéma National des Infrastructures de Transports (SNIT) a divisé. "Nous prévoyons de faire passer ce projet devant le Parlement en début de mandat", promet Hervé Mariton. Au PS, il serait davantage question de planification, "nous proposons de maintenir quatre projets de lignes à grande vitesse : Le Mans-Rennes, Tours-Bordeaux, Montpellier-Nîmes ainsi que LGV Est, et de hiérarchiser les autres projets en fonction de ce qui est finançable", assure Roland Ries. De son côté, le Front de Gauche donne la priorité aux dessertes courtes. "Nous privilégions la piste de l’existant et de l’entretien du réseau", précise Pascale Le Néouannic. Enfin, aux yeux du Modem, le SNIT promet un réveil douloureux, "la réalité financière risque de nous conduire à faire des choix drastiques", prévient Daniel Garrigue.
A chaque parti sa "niche" fiscale
La fiscalité a également fait émerger de nombreux désaccords. Si un semi-consensus s’opère autour de la question de la dépénalisation du stationnement, la piste de la gratuité des transports a été écartée par le PS et l’UMP. Sur le même registre, l’harmonisation du versement transport à l’échelle régionale n’est pas parvenu à faire l'unanimité puisque seuls EELV et le Modem n’y semblent pas complètement insensibles. Enfin, en dehors d’Hervé Mariton, l’ensemble des autres participants affichent de sérieux doutes sur la légitimité de la Société du Grand Paris. "Nous devons revenir sur cette gouvernance sous contrôle de l’Etat et réintégrer son domaine de compétences au sein du Stif", estime Pierre Serne.