Le Sénat a voté, le 26 avril, après l'Assemblée, le projet de loi sur le Grand Paris qui prévoit la création d'un métro automatique autour de la capitale. Le texte doit encore être soumis à une commission mixte paritaire et pourrait faire l'objet d'un recours devant le Conseil constitutionnel.
Rien n'y a fait, ni la tentative de Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, d'en appeler au Premier ministre pour qu'il retire le projet de loi sur le Grand Paris, ni la levée de bouclier de certains élus de gauche de la capitale. Le Sénat a finalement adopté le texte sur le Grand Paris le 26 avril.
Il avait déjà été adopté en urgence par l'Assemblée nationale le 1er décembre 2009.
Paris fera le Grand Huit
Le "Grand Huit", fameux métro automatique défendu par Christian Blanc, le secrétaire d'État à la région capitale l'emporte donc sur la rocade ferroviaire Arc Express de Jean-Paul Huchon.
La future double boucle reliera les pôles économiques franciliens : Saclay, La Défense, Plaine-Commune, Roissy, Orly. Les décrets permettant la création de la Société du Grand Paris, établissement public piloté par l'État, étaient déjà près, ils devraient être promulgués rapidement. La réalisation du futur métro automatique sera confiée à la RATP.
Le texte n'est cependant pas encore au bout de ses peines. Examiné en procédure accélérée (une lecture par assemblée), il doit maintenant être soumis à une commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) chargée d'établir une version commune aux deux assemblées. Cette Commission, prévue le 28 avril, aura lieu finalement le 20 mai.
"Un montage financier irréaliste"
Pour Jean-Paul Huchon, "le financement métro automatique repose sur un montage irréaliste qui pénalisera à la fois la compétitivité des entreprises franciliennes et le pouvoirs d'achat des ménages (sur le financement, lire notre précédent article Ndlr). Surtout, ce projet ne répond en rien aux urgences des Franciliens en matière de transports et ne fait qu'aggraver le déséquilibre à l'ouest de la métroole francilienne", lit-on dans un communiqué du président de la Région.
La gauche devrait déposer un recours devant le Conseil constitutionnel et a menacé de ne pas siéger dans les instances du Grand Paris.