Projet phare du royaume marocain, le TGV qui doit relier Casablanca à Tanger, très contesté par les associations, ne sera pas livré avant 2017, au lieu de fin 2015, selon des médias marocains.
L’information n'a pas été confirmée officiellement par les autorités marocaines et l’ONCF (l'équivalent de la SNCF), mais le TGV Tanger-Casablanca, qui doit relier les deux villes côtières distantes de 350 km, en à peine 2h30, ne devrait finalement pas être livré avant 2017. "Par rapport au planning initial (...), un retard de 18 mois a été constaté, ce qui portera finalement cette date à la fin du premier semestre de 2017", a récemment avancé l'hebdomadaire La Vie Eco.
En décembre 2012, le président de l'ONCF, Mohamed Khlie, avait annoncé le bouclage du financement de ce TGV, dont le coût est estimé à plus de deux milliards d'euros. Les procédures d'expropriation des terrains, beaucoup plus longues et difficiles que prévues, expliqueraient en grande partie ce retard. Ce projet n’en reste pas moins très contesté par les associations locales et certaines personnalités du royaume chérifien. "C’est un jouet que le Maroc n’a pas les moyens de se payer", affirme encore l’économiste Fouad Abdelmoumni, porte-voix de la gauche marocaine, qui n’a pas de mots assez durs contre le futur TGV.
Le collectif "Stop TGV", estime que l’investissement n’était pas prioritaire et non rentable. Mais pour l'ONCF, la ligne existante étant saturée, cette nouvelle offre de TGV s’imposait pour stimuler l’économie du pays et la demande de transport public. Selon Mohamed Khlie, le nombre d’usagers pourrait atteindre six millions de passagers, contre 3,5 millions actuellement.
A Casablanca, la capitale économique du royaume, où sont concentrés 55% des revenus fiscaux du pays (et 60% de la collecte de TVA), les acteurs politiques se réjouissent de l’arrivée du TGV et de l’interconnection prévue avec le tout nouveau tramway. Il s’agit avant tout de séduire les entreprises étrangères, afin qu’elles viennent investir au Maroc, et créer les emplois dont le pays a dramatiquement besoin pour faire face à l’arrivée des nouvelles générations sur le marché du travail. "Mohammed VI, confie un proche du dossier, veut rattraper 50 ans de retard sur les pays développés".
Alstom a obtenu le marché pour les 14 rames de ce premier TGV sur le continent africain.