Lors d’un colloque organisé à Paris hier, 26 mars, par l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) sur la régulation du système, plusieurs acteurs ont affiché leurs désaccords sur le projet de réforme ferroviaire actuellement en discussion au Parlement.
Une stratégie confuse. Une implication de l’Etat encore trop floue. Un manque de réalisme sur la maîtrise de l’endettement. Une ouverture à la concurrence qui ne dit pas son nom. Le projet de réforme ferroviaire envisagée par Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, a suscité bon nombre de réactions lors d’un colloque organisé à Paris par l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), hier 26 mars.
Des zones d’ombre
Alors que le projet de loi est actuellement en discussion au Parlement, l’épineuse réforme ferroviaire semble déjà laisser comme un arrière-goût d’inachevé et plusieurs questions persistent sur la pertinence des orientations choisies par le gouvernement. La constitution d’un groupe public industriel intégré ? Un pari risqué. "Le principe d’un EPIC de tête semble anti-concurrentiel", a estimé Dominique Bussereau, député de Charente-Maritime. L’ouverture à la concurrence ? Un tabou. "Nous mettons en place des outils de concurrence mais refoulons l’idée même de concurrence", a regretté Gilles Savary, député de la Gironde. Le retour à un Etat stratège au sein de la filière ? "Un slogan vaporeux qu’il faudra préciser notamment concernant sa relation avec l’ARAF", poursuit Gilles Savary. La place des régions ? A confirmer. "Il semblerait assez logique que les régions deviennent propriétaires de leur matériel ferroviaire", a défendu Dominique Bussereau. La gestion des gares ? "Elle doit être confiée à un acteur susceptible de garantir la réussite de son développement", a plaidé Jacques Rapoport, président de Réseau ferré de France (RFF). La stratégie financière ? Un terrain glissant. "Notre système actuel n’est pas financé, et nous avons construit une partie de la compétitivité de notre pays autour du système ferroviaire", a alerté Sophie Boissard, directrice générale déléguée à la stratégie et au développement de la SNCF.
Retrouvez l'article complet dans Bus & Car N°950 du 11 avril 2014