Le premier bus à hydrogène français circule sur le réseau d'Artois-Gohelle
Journée historique. Le premier bus en France fonctionnant à l’hydrogène va circuler en service commercial dans les prochaines semaines sur une ligne du réseau de BHNS d’Artois-Gohelle, dans le Pas de Calais. Il a été inauguré le 21 juin au dépôt du réseau du Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle, situé à Houdain. Il roule pour l'instant en test. A l'instar de Thierry Mallet, pdg de Transdev, l'opérateur du réseau, les participants ont souligné «le caractère totalement français de cette solution». Le fournisseur du bus est la PME albigeoise Safra, qui a entièrement conçu ce véhicule, déclinaison de sa gamme Businova qui compte aussi une version électrique et hybride. La caisse du véhicule est équipée d'un essieu arrière supplémentaire indépendant, qui permet de supporter le surpoids des éléments liés à l'hydrogène. Autre français, Symbio, le fournisseur de la pile à combustible, filiale de Michelin. La symbolique de la conversion à l'hydrogène d'un ex-territoire minier qui produisait du charbon, énergie fossile hautement émettrice de CO2, a également été soulignée. Les participants ont également inauguré la station de distribution d'hydrogène construite sur le dépôt par Engie. Elle sert à recharger en 15 minutes avec une autonomie de carburant de 330 km les six bus que Safra finira de livrer cet été. Trois bus supplémentaires devraient rejoindre la flotte à terme.
Investissement coûteux. C’est le Syndicat mixte des transports qui a coordonné et cofinancé les investissements, l’opérateur du réseau Tadao n’étant pas impliqué. Dans la mesure où il s’agit d’une petite série, le passage à l’hydrogène s’élève à 850.000 euros par véhicule. «Le prix unitaire du bus est de 650.000 euros, détaille Vincent Lemaire, le président de Safra, auquel s’ajoute un contrat de maintenance complète de 200.000 euros.» La station a hydrogène a couté de son côté 9 millions d’euros et son extension devrait en coûter 3. Cette arrivée de l’hydrogène est un des volets de la refonte global du réseau de bus en réseau BHNS ( l’option d’un tram a été abandonné) d’un coût total de 404 millions d’euros HT. 48,4 millions sont apportés par l'Etat, 33,5 par l'Union européenne, 31,7 par la région Hauts de France, 13,2 millions par les agglos et le Syndicat mixte.
M. F.