Le ministère de l’Economie portugais a annoncé le 22 mars dernier que le projet de TGV qui devait relier Lisbonne à Madrid ne verrait pas le jour en raison d’économies budgétaires. A la place, le gouvernement souhaite développer le fret ferroviaire.
La crise économique aura eu raison du TGV entre Lisbonne et Madrid. Le ministère de l’Economie portugais a annoncé le 22 mars qu’il allait "suspendre définitivement" le projet de 1,4 milliard d’euros, dont la construction devait débuter en 2013. Le TGV Lisbonne-Madrid, voulu par le gouvernement socialiste précédent, aurait permis de relier les villes espagnoles et portugaises en moins de trois heures.
L'Etat portugais a justifié sa décision en invoquant une nécessité de réduire la dette publique du pays, qui atteignait 110 % du PIB fin 2011. En revanche, le gouvernement n'abandonne pas tous les projets liés au transport, et souhaite désormais se concentrer sur le "fret ferroviaire avec un écartement européen standard, à partir des ports de Sines (sud) et Aveiro (centre) afin de favoriser la compétitivité et les exportations portugaises", précise un communiqué.
L’art de saisir la balle au bond
Cette annonce fait suite à un rapport de la Cour des comptes du 21 mars estimant que le contrat de construction signé en 2010 avec le consortium Elos, pour la réalisation du premier tronçon du TGV, ne respectait pas le cahier des charges. Prenant au vol l’opportunité d’arrêter un projet pour lequel il avait exprimé son hostilité dès son arrivée au pouvoir en juin 2011, le gouvernement de centre droit n’a donc pas perdu de temps. Mais l'affaire risque de ne pas en rester là. En apprenant l’abandon du projet, le groupe de construction Soares da Costa, faisant partie du consortium, a annoncé qu’il réclamerait à l’Etat 300 millions d’euros visant à couvrir les investissements déjà engagés dans le projet.