Le projet de réhabilitation de la gare de Lyon-Perrache, présenté ce 3 juillet, modifiera profondément l’aspect et le fonctionnement de ce pôle d’échanges multimodal, qui date de 1973 et qui fait vivre la troisième gare TER régionale.
"Un échec architectural, une aventure urbaine… ". Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional de Rhône-Alpes, résume finalement assez bien ce que pensent depuis longtemps utilisateurs et riverains de la gare de Lyon-Perrache qui fait une double barrière au cheminement, et a fait disparaître la gare historique de Lyon derrière des éléments urbanistiques improbables marqués par les "70’s". "Il est temps de relier nord et sud de la presqu’île, tout en facilitant l’accès aux transports publics qui sont en forte croissance", justifie Gérard Collomb, président du Grand Lyon. Surtout dans une période où leur fréquentation flambe et qui, au fur et à mesure des avancées du projet "Confluence", un peu plus au Sud, poursuivra son expansion. La gare de Perrache voit passer environ 100 000 personnes par jour. Parmi eux, 22 000 empruntent le train, dont 17 000 les TER. "Ils seront 47 000 en 2030", prévoit Gérard Collomb. "Par ailleurs, 21 500 utilisent le métro, près de 20 000 les deux lignes de tramway, sans compter ceux qui fréquentent la douzaine de lignes de bus", précise pour sa part Bernard Rivalta, président du Syndicat Mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (Sytral). Pour éviter l’actuel parcours du combattant vécu par les usagers, et redonner un peu d’allure à la gare d’origine, l’ensemble des parties prenantes ont décidé de faire appel à un cabinet d’architecture afin de réaliser une étude prospective qui vient d’aboutir au projet actuel, pour un montant d’environ 65 millions d’euros.
La gare internationale routière délocalisée
Gares & Connexions, la direction SNCF Rhône-Alpes, Réseau ferré de France (RFF), le conseil régional Rhône-Alpes, l’Etat… devraient participer à son financement, dans des proportions à définir mais qui devraient aboutir à la signature l’année prochaine d’une convention. Pour l’heure, il semblerait que la Communauté urbaine du Grand Lyon en assumerait les deux tiers. Après les procédures administratives d’usage, le début des travaux interviendrait en 2016, pour une livraison courant 2020. Mais d’ores et déjà, on sait que plusieurs modifications pourraient avoir lieu. Première d’entre elles : la délocalisation de la gare internationale. "Nous avons trois sites basés plus en périphérie de l’agglomération mais bien reliés à l’étude", précise Gérard Collomb. Qu’en sera-t-il des iDBUS de la SNCF reliant Paris, Londres, Turin, Milan ? "Il est vraisemblable que nous suivrons le mouvement", répond Laurence Eymieu, la nouvelle directrice régionale de la SNCF Rhône-Alpes. D’autre part, le tramway T2 sera prolongé d’une station pour l’instant (en attendant de rejoindre Confluence ?), au bénéfice d’une vaste zone piétonne aménagée au sud de la gare.