Créés par la loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI) en 1982, les plans de déplacements urbains (PDU) ont été passés au crible par le Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (Certu) qui livre une étude baptisée "30 ans de PDU en France".
"Trente ans après leur création, les plans de déplacements urbains (PDU) ont montré leur efficacité pour contribuer à influer sur les pratiques de mobilité des habitants : baisse de l’usage automobile dans les centres des grandes agglomérations, hausse de la fréquentation des transports collectifs et développement des modes actifs", résume le Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (Certu) en prélude de son étude "30 ans de PDU en France, l’âge de la maturité" publiée fin mars dernier.
Concilier PDU et urbanisme
Assurant que sur 150 démarches de planification de la mobilité urbaine en France, trois sur cinq ont été engagées sur la base du volontariat dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants, le Certu reconnaît toutefois que le contexte économique et la hausse des prix du carburant impactent dans le choix de mobilité des personnes, et ne sont pas étrangers au développement des PDU. Si l’objectif de ces PDU est notamment de rééquilibrer l’usage des différents modes de transport existants, le Certu a constaté une baisse de la mobilité automobile dans les grandes agglomérations là où elle connaît une vague de croissance dans leur périphérie sous l’effet de la poursuite de l’étalement urbain en deuxième, voire troisième couronne des pôles urbains et dans les villes moyennes. Par conséquent, "les liens entre transport et urbanisme restent donc à consolider, et les PDU doivent dépasser le cœur des agglomérations pour proposer des solutions de mobilité alternative adaptées à tous les types de territoires", plaide le Certu.
Gare à la planification
Longtemps consacrées aux zones les plus denses des périmètres de transport urbain, les actions du PDU se sont souvent confrontées à des difficultés de mise en œuvre dans les zones périphériques des agglomérations. En cause : une densité moins favorable aux transports collectifs et un urbanisme favorisant l’usage de la voiture. Dans ce contexte, le "schéma régional de l’intermodalité", susceptible d’être introduit par l’acte III de la décentralisation, "devra traiter avec attention de la planification des transports dans les zones non couvertes par les PDU", assure le Certu.